Comment préparer financièrement une année sabbatique

Publié le 27/02/2013 à 16:49, mis à jour le 11/10/2013 à 08:13

Comment préparer financièrement une année sabbatique

Publié le 27/02/2013 à 16:49, mis à jour le 11/10/2013 à 08:13

[Photo : Bloomberg]

Voyager ou étudier pendant un an ? Quelle que soit la façon dont vous l'envisagez, une année sabbatique coûte un an de salaire. Voici comment en réduire l'impact sur vos finances.

Les salariés du secteur privé et les travailleurs autonomes n'ont pas la chance des fonctionnaires, qui peuvent compter sur un programme de salaire différé. Ils doivent parvenir sans aide à mettre de côté 20 % de leurs revenus pendant quatre ans pour s'offrir un congé d'un an, pour peu que leur patron le leur accorde.

Budget, budget, budget

Il faut d'abord revoir son budget, et idéalement, programmer des prélèvements automatiques sur la paie qui seront déposés directement dans un compte d'épargne. Cet argent doit être investi dans des placements garantis qui arriveront à échéance au début et pendant l'année sabbatique. Pensez à des obligations et à des certificats de placement garantis.

Piger dans le REER

À exclure à tout prix : emprunter pour cette année de congé. Puiser dans vos REER n'est pas idéal, à moins que vous n'ayez fait un effort particulier pour y mettre plus d'argent que vous ne l'auriez fait habituellement. Et évitez que votre année sabbatique n'empiète sur deux années fiscales. Elle doit débuter le 1er janvier et se terminer le 31 décembre. Pourquoi ? Parce que l'argent retiré des REER est imposable à 100 %, au même titre que votre salaire. Vos retraits du REER risquent d'être ponctionnés davantage s'ils s'additionnent à six mois de salaire. Ce serait le cas, par exemple, si vous preniez votre congé de juin 2012 à juin 2013.

Il faut savoir cependant que les retraits REER sont frappés d'une retenue à la source automatique (voir le tableau). Cette retenue dépasse parfois le taux d'imposition qui devrait s'appliquer. Ce n'est qu'après avoir fait votre déclaration de revenus que la situation est régularisée, grâce à un remboursement d'impôt.

La retenue sera entièrement remboursée si le revenu imposable de l'année sabbatique ne dépasse pas 11 000 dollars - le seuil à partir duquel on commence à payer de l'impôt. On s'organisera donc pour ne pas décaisser plus de 11 000 dollars de son REER pour l'année sabbatique. Le reste de l'argent nécessaire devrait provenir d'économies diverses, y compris des sommes accumulées dans un CELI.

La simulation fiscale, une opération qui coûte de 400 à 500 dollars, pourrait être utile pour déterminer le scénario le moins coûteux en combinant divers types de retraits destinés à la sabbatique et pour analyser divers gains réalisables au chapitre des programmes fiscaux et sociaux (remboursement de la TPS, déduction pour enfants à charge, crédit d'impôt pour solidarité, etc.), ajoute Michel Lavoie.

Qu'advient-il de La RRQ ?

Quant à la Régie des rentes du Québec (RRQ), il n'y pas de risque d'être pénalisé. Nos revenus de retraite provenant de la RRQ sont calculés à partir des montants que nous y avons déposés. Cependant, il existe ce qu'on appelle les mois de faibles gains. «Ces mois sont retranchés du calcul final pour ne pas pénaliser ceux et celles qui, justement, prennent un temps d'arrêt pour voyager, étudier ou s'occuper de leurs enfants», explique le porte-parole de la RRQ, Pierre Turgeon. Ces mois peuvent totaliser jusqu'à 15 % de l'ensemble de la contribution. Sur 40 ans de contribution au régime, cela représente six ans.

Retour aux études ?

Une sabbatique prise pour étudier permet de profiter du Régime d'encouragement à l'éducation permanente (REEP), avec autorisation de retirer jusqu'à 10 000 dollars par an du REER (plafond à 20 000 $) sans être imposé. Deux conditions : étudier à temps plein durant au moins trois mois consécutifs dans une institution reconnue, et rembourser dans les dix années qui suivent.

Calculer !

Le calcul de base pour une sabbatique : combien vous coûte vraiment une année, tout compris ? C'est la somme à amasser si vous comptez vivre de la même manière.

Combien coûtera le projet dont vous rêvez, un voyage ou des études, par exemple ? Réussirez-vous à économiser à même votre rémunération réduite pendant quatre ans ? Ou pourrez-vous épargner sur les frais fixes habituels, par exemple en sous-louant votre logement et en annulant temporairement tous les services qui peuvent l'être ?

Anne-Marie Daoust, qui a beaucoup voyagé lors de ses sabbatiques, estime qu'il faut compter 1 000 dollars par mois, par personne, sans compter les billets d'avion, pour un voyage au confort réduit au strict minimum vers des destinations réputées peu chères. Plus douillet coûte davantage. Mais un voyage moins long coûte aussi moins cher !

Les assurances

«Serez-vous couvert durant la sabbatique par l'assurance vie, l'assurance maladie et l'assurance invalidité dont vous disposez peut-être chez votre employeur, demande Daniel Laverdière, expert-conseil, actuaire et planificateur financier à la Banque Nationale. Un coup dur pourrait avoir un sérieux impact sur vos finances futures.» Par exemple, ceux qui ont une police d'assurance avec la SSQ ont le choix. Si l'employeur autorise le congé, ils pourront maintenir toute la protection ou l'assurance maladie de base, ou encore tout annuler, et bien sûr payer les primes. «Mais certaines polices peuvent avoir d'autres particularités», précise la porte-parole de la SSQ, Marie Lamontagne. Un coup de fil à l'assureur s'impose donc.

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