Publicité comportementale en ligne: peut-on déjouer Big Brother?

Publié le 24/03/2016 à 10:28

Publicité comportementale en ligne: peut-on déjouer Big Brother?

Publié le 24/03/2016 à 10:28

Dans Internet, les Google, Facebook et autres Yahoo! vous pistent à la trace afin de permettre aux publicitaires de calquer leurs offres sur vos intérêts. Coup d’œil sur la publicité comportementale en ligne et sur les astuces permettant d’en limiter la portée.

Vous achetez un billet Montréal-Paris en ligne. Comme par hasard, les publicités qui accompagneront vos activités dans Internet au cours des jours suivants vous proposeront une location de voiture en France ou un hôtel de charme à Paris.

Un cas classique qui ne représente que la pointe de l’iceberg de la publicité comportementale en ligne, «le nirvana du marketing», explique Jacques Nantel, professeur à HEC Montréal. En échange de services en apparence gratuits, les géants du Web récoltent une foule d’informations sur les comportements en ligne à des fins de publicité ciblée. Si vous utilisez un service de messagerie «gratuit», même le contenu de votre boîte de courriels sera scruté.

«Bien sûr, un employé ne passe pas ses journées à lire vos courriels depuis le 8e sous-sol de Google! Tout ceci se fait à partir d’algorithmes qui codent les mot-clés utilisés dans vos courriels ou les images que vous consultez, par exemple.»

Big Brother façon 21e siècle

Selon Option Consommateurs, plusieurs de ces pratiques ne sont pas conformes aux lois canadiennes en matière de protection de la vie privée. L’organisme publiait d’ailleurs le 15 mars dernier les résultats d’une vaste étude sur la question, Le prix de la gratuité, qui dénonce l’ampleur démesurée de cette cueillette d’informations personnelles.

«Les informations concernant les pratiques de gestion des renseignements personnels sont enfouies dans des politiques de confidentialité vagues et permissives pour les entreprises technologiques», soulignait l’avocat Alexandre Plourde, auteur de l’étude, lors d’une conférence de presse. Cette collecte tous azimuts pose beaucoup de risques pour les consommateurs, dont le piratage des données, disait-il.

Depuis l’explosion des technologies mobiles, «on est montés d’un étage dans le nirvana du marketing», ajoute Jacques Nantel. Grâce à votre téléphone cellulaire, les entreprises sont désormais en mesure de vous faire une proposition en fonction de l’endroit où vous vous trouvez. Et on ne parle pas d’un quartier ou d’une rue. «La géolocalisation permet de savoir où vous vous trouvez précisément dans un magasin, à un mètre près.»

Déjouer les pièges ?

Comment échapper au suivi en ligne ? «À moins de se débrancher complètement, c’est impossible», tranche le professeur.

«Il existe des mécanismes pour retirer son consentement mais ils sont souvent complexes, partiellement efficaces ou carrément méconnus», nuance Alexandre Plourde.

Malgré tout, il est possible de prendre quelques précautions visant à déjouer certains pièges de la publicité comportementale en ligne, suggère l’avocat d’Option Consommateurs. D’abord, avant d’utiliser un service en ligne, renseignez-vous sur les pratiques de confidentialité de l’entreprise.

«Si vous jugez ces pratiques abusives, portez plainte auprès de l’entreprise et éventuellement, auprès d’agences gouvernementales comme le Commissariat à la protection de la vie privée et la Commission d’accès à l’information.»

Des outils de retrait tel celui proposé par l’Alliance de la publicité numérique du Canada permettront aussi d’esquiver certains suivis, poursuit-il. «Mais idéalement, vous ne devriez utiliser des services en ligne qui respectent véritablement la vie privée.» Le moteur de recherche DuckDuckGo en est un exemple.

«L’essence même du modèle de revenus des nouvelles technologies ou du Web mobile est basé sur la publicité ou l’abonnement, conclut Jacques Nantel. Or, peu de consommateurs qui trouvent ces pratiques odieuses sont prêts à se débrancher. Le prix à payer est trop fort.»

 

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