Les défis financiers des personnes seules

Publié le 11/08/2017 à 12:06

Les défis financiers des personnes seules

Publié le 11/08/2017 à 12:06

Depuis le début de l’année, Statistique Canada dévoile peu à peu les résultats du recensement qu’elle a mené en 2016 auprès de la population canadienne. Au début du mois d’août, l’organisme fédéral a publié des données qui ont fait grand bruit.

On apprenait en effet que la proportion des ménages occupés par une seule personne atteignait un sommet depuis 1867, soit depuis le début de la confédération.

Pour la première fois en 2016, les ménages avec une seule personne sont devenus les plus répandus, dépassant ceux composés d’un couple avec enfants. De 2001 à 2016, la part de ces derniers dans le paysage canadien est passée de 31,5 à 26,5%. Quant aux foyers ne comptant qu’une seule personne, ils ont augmenté de 25,7 à 28,2% durant la même période.

C’est le Québec, où cette statistique est depuis longtemps la plus élevée, qui conserve le haut pavé. Dans la Belle Province, le tiers des ménages est formé par une seule personne (33,3%).

Ces chiffres révèlent certe un phénomène positif, à savoir une plus grande indépendance financière chez les femmes. Mais ils sont aussi le symptôme d’une tendance qui peut paraître moins réjouissante, le vieillissement de la population. Les foyers avec une seule personne sont composés de veufs et de veuves, aussi bien que de gens séparés que d’individus qui ne veulent pas partager leur ménage.

Vivre seul comporte des défis financiers particuliers. Ces ménages doivent assumer des dépenses plus élevées que ceux formés de deux personnes tout en ayant des revenus moins élevés que ceux d’une famille. Dans quelles proportions? Quel est l’impact de vivre en solitaire sur le portefeuille? Et comment prépare-t-on la retraite lorsqu’on dans cette situation?

Nous avons posé les questions à la Nathalie Bachand, planificateur financier indépendant au cabinet Lafleur Bachand.

Les Affaires: Les gens qui vivent seuls sont-ils significativement désavantagés par rapport à ceux qui habitent en couple?

Nathalie Bachand: Il n’y a aucun doute là-dessus. Il y a des dépenses fixes qu’on ne peut compresser significativement. Prenez le loyer, par exemple. Un couple partage le coût. La personne seule peut difficilement s’offrir un logement, même plus petit, qui coûterait la moitié de celui occupé par le couple. Il en va ainsi des dépenses comme l’électricité, les services de télécommunication, etc.

LA: Le coût de vie d’une personne seule est plus élevé de combien en comparaison de ce qui lui en couterait en couple?

NB: Pour avoir une réponse qui s’approche de la réalité, on doit se tourner du côté de l’assurance vie. Lorsqu’on évalue les besoins en assurance chez un couple, on doit se demander ce qu’il en coûterait à la personne survivante de maintenir son rythme de vie si son conjoint devait disparaitre. De manière général, cette évaluation se situe entre 75 et 80%. Autrement dit, une personne doit assumer seule de 75 à 80% des dépenses d’un couple, dont la note est partagée.

LA: Et en comparaison de la famille?

NA: Le coût de vie d’une famille est nettement plus élevé qu’une personne seule car il faut pourvoir aux besoins enfants qui ne contribuent pas aux revenus de famille. C’est très cher. Mais d’un autre côté, particulièrement au Québec, les familles ont droit des avantages fiscaux auxquels ni les gens seuls, ni les couples sans enfants n’ont droit.

LA: Quels sont les défis financiers particuliers des gens qui vivent seuls?

NB: Ils font face à défi de protection accru. Sans assurance invalidité, un personne seule qui tomberait invalide aurait droit pendant un certain temps à de l’assurance chômage, mais sa seule ressource ensuite serait l’aide social. Ce danger plane sur tout le monde, mais il est accru chez les personnes seules du fait qu’ils n’ont pas de conjoint pour prendre le relais.

LA: Peut-on en dire de même des autres mesures de protection, comme le fameux «coussin de sécurité»?

NB: Oui, tout à fait. Une perte d’emploi ou une grosse dépense imprévue frappent plus durement lorsqu’il y a un seul revenu. D’où l’importance d’amasser un bon coussin, une tâche plus ardue pour les gens seuls du fait de tout ce que nous avons expliqué précédemment.

 

 

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