Êtes-vous bien couvert par votre assurance collective?


Édition de Octobre 2016

Êtes-vous bien couvert par votre assurance collective?


Édition de Octobre 2016

Par Didier Bert

Illustrations : Art Grootfontein

Vous bénéficiez d'une assurance de groupe par l'intermédiaire de votre employeur. Mais savez-vous vraiment si elle vous offre une bonne couverture en matière de soins de santé, d'assurance invalidité, d'assurance vie ?

L'illusion de la couverture de soins de santé

Vous connaissez probablement le montant qu'on vous facturera quand vous irez consulter un chiropraticien ou un ostéopathe. Parce qu'il s'agit de réclamations plus fréquentes que l'assurance invalidité...

Pourtant, vous ne devriez pas vous focaliser uniquement sur l'assurance soins de santé. « On entend dire qu'un régime est extraordinaire parce qu'il rembourse l'achat de lunettes, alors qu'on ne fait que donner de l'argent aux assureurs qui administrent cet argent à notre place en encaissant des frais d'administration », souligne Denis Antonelli, président d'Antonelli et Morel Groupe Conseil, un cabinet spécialisé en régimes d'assurance collective.

En effet, votre qualité de vie ne sera pas réduite à néant par le non-remboursement de vos lunettes... Par contre, si vous souffriez d'une invalidité durant plusieurs années, auriez-vous les moyens de maintenir votre niveau de vie au prix de dizaines, voire de centaines de milliers de dollars ?

Une base à compléter

L'employé devrait se servir de l'assurance de groupe comme d'une base, en y ajoutant des contrats individuels sélectionnés à partir d'une planification financière personnelle et familiale. Celle-ci vous permettra de déterminer les besoins en matière de polices d'assurance non compris dans le régime d'employeur. « Un contrat de groupe n'est pas fait pour assurer la planification financière des individus, explique Denis Antonelli. Il est là pour promouvoir la philosophie de l'entreprise. »

Utile, l'assurance salaire de courte durée ?

Faites-vous partie des 20 % d'employés qui bénéficient d'une assurance salaire de courte durée ? Cette couverture vous permet de recevoir jusqu'à 70 % de votre salaire durant un maximum de six mois, au cas où vous perdriez votre capacité d'exercer votre activité professionnelle. Avantageux, direz-vous ? Pas forcément, puisque si vous perdiez votre emploi, l'assurance-emploi vous verserait 50 % de votre salaire imposable, jusqu'à concurrence de 537 dollars par semaine en 2016. Or, vous n'aurez généralement pas droit aux deux indemnités. Mais vous aurez donc cotisé doublement... tant à l'assurance-emploi qu'à votre régime d'assurance salaire de courte durée, même si vos cotisations au régime d'employeur étaient réduites.

Au lieu de placer de l'argent dans une assurance salaire de courte durée, il vaut mieux se constituer une épargne personnelle pour faire face à une possible incapacité de travail durant une courte période. « Perdre sa capacité de gagner un revenu durant quelques mois n'est pas une catastrophe en soi, surtout si on a une réserve de liquidités pour combler nos besoins », souligne Denis Antonelli.

Indispensable assurance invalidité de longue durée

S'il est une assurance indispensable, c'est bien l'assurance salaire de longue durée, ou assurance invalidité de longue durée. « Que feriez-vous si vous perdiez votre capacité de gagner un revenu pendant trois ans ? » demande Denis Antonelli. Sans compter qu'à cette perte de revenu s'ajouteraient aussi les dépenses de soins de santé.

Bien entendu, la plupart d'entre nous n'imaginons pas devenir invalides avant un âge avancé... Pourtant, avant 65 ans, nous avons cinq fois plus de risques de devenir invalide que de mourir, selon les tables d'invalidité de l'Institut canadien des actuaires.

En cas d'invalidité de longue durée, votre régime d'employeur vous verse un maximum de 85 % de votre revenu net après impôt. Vous recevrez des paiements jusqu'à votre rétablissement complet, ou jusqu'à votre départ à la retraite.

Cependant, faute d'une telle assurance, vous ne recevrez que quatre mois d'assurance emploi, et possiblement une rente maximale de 1 290,78 dollars de Retraite Québec... et seulement « si l'invalidité doit durer indéfiniment, sans aucune amélioration possible », précise l'organisme qui a succédé à la Régie des rentes du Québec (RRQ).

Contrairement à l'assurance individuelle qui couvre ce risque, l'assurance de groupe vous évite toute visite médicale. Et l'assurance employeur permet généralement d'obtenir un tarif avantageux.

Cependant, les contrats individuels sont généralement plus complets dans leur définition. Par exemple, le chirurgien qui perdrait la motricité de ses doigts pourrait enseigner à l'université tout en recevant un montant de son assurance invalidité jusqu'à la fin de sa vie professionnelle... ce qui ne serait pas possible avec une assurance de groupe.

CES COUVERTURES D'ASSURANCE À NE PAS NÉGLIGER...

L'assurance voyage

Votre régime d'employeur offre une assurance voyage ? Cette couverture est toujours bonne à avoir, surtout pour les déplacements à l'étranger. Une chute sur les pistes enneigées du Vermont peut vous coûter plusieurs milliers de dollars en soins sur place. Et vérifiez que vous bénéficiez bien d'une couverture de deux millions de dollars au minimum, hors responsabilité civile.

L'assurance maladies graves

Vous pourriez tomber malade sans être suffisamment invalide pour recevoir des versements de l'assurance invalidité. Par exemple, vous pourriez retourner au travail après une crise cardiaque, mais vous ne seriez peut-être pas aussi performant qu'avant, ce qui pourrait nuire à vos primes de rendement. L'assurance maladies graves vous verserait alors un montant forfaitaire, dépendamment de la maladie dont vous êtes atteint et de sa progression.

L'assurance vie

Un régime d'employeur prévoit généralement une assurance vie qui couvre une année de salaire. En cas de décès, vos bénéficiaires recevraient donc l'équivalent de votre paie annuelle. En planification financière, on recommande de couvrir huit à dix ans de salaire, surtout en présence d'enfants et en situation d'endettement (prêt hypothécaire, cartes de crédit, etc.) prévient Denis Antonelli.

CHIFFRES

De 4 à 5 %

Le pourcentage de la masse salariale versé sous forme d'assurance collective dans un « bon » régime.

50 %

La part du coût des régimes déboursée par les employés de PME. L'autre moitié est à la charge de l'employeur. Pour les cadres et dans certaines entreprises, l'employeur peut financer jusqu'à 100 % du coût du régime.

Source : PCI Perrault Conseil.

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