Des entraînements payants pour Jean ­Pascal


Édition de Avril 2020

Des entraînements payants pour Jean ­Pascal


Édition de Avril 2020

Par Claudine Hébert

(Photo: Shane D. Jean-Mary)

LE FRIC ET MOI. Conscient qu’il risque sa vie chaque fois qu’il monte dans un ring, le boxeur ­Jean ­Pascal n’hésite pas à investir une petite fortune pour s’offrir des camps d’entraînement « sur la coche ».

Combien vous coûte un camp d’entraînement de boxe ?

Pour être le meilleur dans le ring, j’ai besoin de m’entraîner à l’écart des distractions. Je dois être loin de ma famille, de mes amis et des médias. Par conséquent, mes derniers camps d’entraînement se sont déroulés à l’extérieur du pays, notamment à ­Porto ­Rico, en ­Colombie et en ­République dominicaine. Chaque camp, qui peut durer de deux à trois mois – la période varie en fonction de l’adversaire que je vais affronter –, peut aisément frôler les 100 000 $. Outre les salaires, ce montant inclut la location d’une villa pour loger et nourrir le personnel de boxe et d’entraînement qui m’accompagne, soit environ une douzaine de personnes. S’ajoutent également les visites sporadiques du personnel de soin tel que médecin, kinésithérapeute et massothérapeute. Jusqu’à maintenant, l’argent que j’ai investi dans chacun de ces camps d’entraînement m’a rapporté le triple, le quadruple, voire le quintuple de mon investissement une fois le combat terminé. 

­Investissez-vous à la ­Bourse ?

Je n’ai jamais eu peur de mes adversaires, mais par rapport aux placements boursiers, je suis plutôt pissou. Je gagne si difficilement mon argent, à la sueur de mon front, qu’il n’est pas question d’investir dans un domaine que je trouve très volatil. Sur le plan financier, je me suis donc entouré d’un fiscaliste, d’un comptable et de deux experts qui s’occupent de mes placements immobiliers.

Quelle est votre relation avec l’argent ?

J’ai 37 ans. Je pratique un sport au sein duquel je suis beaucoup plus près du fil d’arrivée que de la ligne de départ. Alors, pas question de dépenser sans compter. Le gros manoir, non merci ! J’ai un véhicule de luxe, mais ce n’est pas une ­Ferrari ni une Rolls. En fait, j’ai toujours gardé les pieds sur terre. Aujourd’hui, mon principal défi est sans doute d’inculquer la valeur de l’argent à ma fille, qui a grandi dans un environnement beaucoup plus privilégié que le mien. Avant de remporter les championnats et les bourses qui les accompagnent, j’ai dû partager ma chambre à coucher avec mon frère jusqu’à l’âge de 19 ans.

Vous ­offrez-vous tout de même quelques gâteries ?

J’aime voyager. C’est d’ailleurs une des dépenses où je me permets quelques petites folies. À titre d’exemple, j’ai invité quelques amis à ­Las ­Vegas en août dernier. J’ai loué une grosse suite de trois chambres. L’appartement contenait un gymnase et un sauna. La chambre principale avait même deux salles de bains complètes. Nous y sommes restés trois nuits. Juste assez pour ne pas nuire à ma santé financière… et physique.

Enfin, si vous n’aviez pas boxé, quel type de carrière auriez-vous entrepris ?

En 2007, j’ai obtenu mon diplôme du programme de techniques policières au collège ­Ahuntsic. Je ne souhaitais rien de moins que devenir le premier chef de police de couleur noire de la Ville de ­Montréal. La vie m’a réservé un autre destin.

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