Les banques canadiennes ont le don de donner


Édition du 05 Mai 2018

Les banques canadiennes ont le don de donner


Édition du 05 Mai 2018

C’est en santé et services sociaux que la ­BMO donne le plus, soit 37 % de ses dons. [Photo : BMO / Facebook]

À qui donnent les grandes banques du pays ? Quelles causes soutient la vôtre ? Pour le savoir, Les Affaires a épluché leurs rapports financiers, calculette en main, pour en faire parler les chiffres. Voici ce qui ressort de cette analyse.

À chaque banque sa cause

Une première chose à remarquer est que les disparités sont parfois très grandes entre les dons accordés à une cause par une banque ou par une autre. La BMO, par exemple, est de loin celle qui, au pays, donne le plus au domaine des arts en proportion. L'an dernier, elle y a ainsi consacré 23,3 % de ses dons. De son côté, la plus proche concurrente, la RBC, a accordé 10,1 % de ses dons à cette cause.

De cette observation en découle une seconde, à savoir que chaque institution financière a ses causes chouchous. Si la BMO donne le plus en santé et en services sociaux, la RBC et la Scotia ciblent avant tout la jeunesse ; Desjardins, le développement économique ; la TD, la création d'occasions pour la jeunesse et la Laurentienne privilégie la santé.

« Les banques, comme toutes les entreprises, choisissent leurs causes de manière à se donner une couleur, à se démarquer dans leur identité. C'est une manière pour elles de faire connaître leur personnalité », explique Danielle Poulin, fondatrice de Caméo Consultation, une firme d'accompagnement-conseil en gestion philanthropique.

Comparer les données des banques n'est toutefois pas facile puisque celles-ci ventilent leurs dons en fonction de catégories différentes. Desjardins, par exemple, présente ses dons en sept catégories, sans même avoir de catégorie « Autres ». La RBC, en revanche, ne montre que quatre catégories de dons, dont une qui s'appelle « Autres », qui compte pour 40,9 % du total. La Scotia les a même réduites à deux : la jeunesse et les grandes causes.

Si le pourcentage des dons accordés à une certaine catégorie est donc sans contredit une indication des causes préférées des banques, il semble que de simplement mettre en lumière certaines catégories plutôt que d'autres peut également constituer un indicateur de ses préférences.

« Desjardins, par exemple, une coopérative, est la seule institution financière à avoir une catégorie " Coopération ", dit Danielle Poulin. Le soutien des valeurs et des organisations coopératives est d'ailleurs mentionné explicitement dans sa politique de don. Ça a du sens. Ça en dit long sur son identité. »

Soutenir ses clientèles

Scruter en détail les critères d'admissibilité mis de l'avant par les banques pour obtenir leur appui pour un projet permet de comprendre un peu mieux les grandes lignes qui guident leur stratégie.

Sylvain Lefèvre, un professeur au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l'ESG UQAM, spécialisé en philanthropie, remarque que certaines banques ont tendance à favoriser les projets qui s'alignent en toute apparence avec leurs intérêts, ou du moins avec ceux des collectivités qu'elles servent.

« Certaines d'entre elles, par exemple, ne considèrent éligibles que les projets qui sont mis en oeuvre aux endroits où elles sont implantées, c'est à dire que les interventions doivent profiter à leur clientèle visée », mentionne celui qui assure aussi la direction scientifique du PhiLab, un laboratoire montréalais de recherche sur la philanthropie canadienne.

À cet égard, les banques sont plutôt franches. La RBC, par exemple, écrit sur sa page web liée aux dons qu'elle a « à coeur de collaborer avec des organismes de bienfaisance qui partagent notre volonté de contribuer au bien-être des collectivités et des régions que nous desservons ».

Des critères qui sont, après tout, peu surprenants. Comme les entreprises opérant dans d'autres secteurs de l'économie, les banques doivent filtrer elles aussi les demandes de dons d'une façon ou d'une autre. Et elles ont un gros travail à faire. À elle seule, la RBC reçoit environ 30 000 demandes de financement chaque année. C'est plus de 10 demandes par heure chaque jour ouvrable.

«Comment se répartissent les dons des banques canadiennes ?»

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