Et voici le plus grand complexe de serres au Québec

Publié le 07/04/2016 à 10:53

Et voici le plus grand complexe de serres au Québec

Publié le 07/04/2016 à 10:53

Par Pierre Théroux

Le domaine est immense. Quelque 350 serres qui s’étendent sur 12 hectares, l’équivalent de 40 terrains de football. Mais Les Serres Lefort voit encore plus grand. Un investissement de 27 millions de dollars permettra à ce producteur agricole de Sainte-Clotilde-de-Châteauguay, en Montérégie, d’ajouter 8 hectares et ainsi exploiter le plus grand complexe serricole du Québec implanté sur un seul site.

« On a commencé avec seulement quatre petites serres de production de transplants, sans même réussir à tout vendre. Aujourd’hui, on ne suffit pas à la demande et tout est vendu avant même de semer », constate le président-directeur général Sylvain Lefort qui a fondé l’entreprise en 1984.

Ce nouveau projet l’amènera à quadrupler sa production actuelle d’environ 3,3 millions de poivrons et concombres biologiques, lancée en 2013, mais aussi de faire une percée aux États-Unis. « L’engouement pour les produits locaux et biologiques est de plus en plus grand, ce n’est pas seulement une vague », souligne sa fille Julie qui assume le rôle de vice-présidente innovation et développement.

L’ajout de 8 hectares de serres vise à mieux desservir les marchés du Québec, de l’Ontario et des provinces maritimes, mais aussi à s’attaquer à ceux de la Nouvelle-Angleterre et de la région de New York. Pour ces territoires américains, alimentés principalement par le Mexique, « nous sommes plus près, seulement à quelques heures de route, et pratiquement considérés comme des producteurs locaux », fait valoir M. Lefort. L’entreprise prévoit à l’avenir récolter 60 % de ses ventes aux États-Unis où le taux de change lui est aussi favorable.

Le serriculteur, qui emploie quelque 110 personnes, embauchera 60 nouveaux employés. Des travailleurs étrangers, qui viennent du Mexique et du Guatemala, composent 70 % de son effectif. L’an dernier, il s’est doté d’une conseillère en ressources humaines pour permettre à Marie-Josée Lebire, vice-présidente et conjointe de M. Lefort, de se libérer de cette tâche et consacrer plus de temps au développement de l’entreprise.



70 % des transplants au Québec

Sylvain Lefort cultivait des laitues sur les terres familiales avant de se lancer dans la production de transplants en serres. « Comme il n’y avait pas de producteurs de plants au Québec, on devait les faire venir de la Floride et de la Georgie », souligne-t-il. Aujourd’hui, Les Serres Lefort produit près de 70 % des transplants au Québec pour les producteurs en champs. « C’est 150 millions de plants de légumes qui commencent à pousser ici dans nos serres, c’est un beau défi », précise Julie Lefort.

En 2009, l’entreprise s’associait avec Hydroserre Mirabel dont elle produit aujourd’hui sous contrat une part importante des laitues en serres vendues sous la marque Mirabel. Puis, Les Serres Lefort décidait de se lancer dans sa propre production de légumes (poivrons, concombres et mini-concombres) qui sont vendus sous la marque VÔG depuis mars 2013 et certifiés biologiques.

Dorénavant, 12 des 20 hectares de serres exploités par l’entreprise seront consacrés à la culture des poivrons et légumes. La superficie restante de 8 hectares dédiée à la production des transplants et laitues reste identique à celle d’avant ce vaste projet d’agrandissement. La forte croissance de la demande pour les produits biologiques, jumelé au potentiel offert par le marché américain, incite même Les Serres Lefort à envisager une autre phase d’expansion.

« C’est dans l’air, mais on va d’abord digérer celle-ci », indique M. Lefort. Il souligne avoir consacré 50 % de son temps à ce projet au cours des deux dernières années, entre autres à la recherche de financement que lui a finalement consenti Desjardins, Investissement Québec et le Fonds de solidarité FTQ. Outre les prêts totalisant quelque 22 M$, l’entreprise a aussi profité d’une subvention du Bureau de l’efficacité et de l’innovation énergétiques.

Depuis 2012, le producteur a en effet injecté des sommes importantes pour convertir ses installations énergétiques en alimentation à la biomasse forestière. « Avant, on ne produisait pas pendant les mois d’hiver. Mais avec les légumes, c’est maintenant douze mois par année et il fallait trouver des sources de chauffage plus abordables », explique M. Lefort.

Aujourd’hui, les copeaux de bois sont l’unique source de combustible de son système de chauffage qui compte deux chaudières de 6 mégawatt (MW) chacune, de même qu’un réservoir d’hydro accumulation de 1,3 million de litres qui alimente un réseau souterrain de distribution d'eau chaude de plus de deux kilomètres. L’agrandissement entraînera l’ajout de deux autres chaudières totalisant 16 MW.

L’utilisation de la biomasse a réduit ses coûts d’énergie. Sinon, « on ne pourrait pas produire à l’année et sur d’aussi grandes superficies », indique M. Lefort. Il soutient d’ailleurs que l’industrie québécoise de la serriculture se porterait mieux si elle pouvait bénéficier des mêmes privilèges consentis aux grandes alumineries pour abaisser sa facture énergétique. « En été, on arrive à être aussi compétitif que le Mexique, dont les coûts de main-d’œuvre sont aussi beaucoup moins élevés. Mais l’hiver, c’est impossible », déplore-t-il.

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