Le fabricant de maillots Shan étend sa griffe

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Avril 2016

Le fabricant de maillots Shan étend sa griffe

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Édition du 16 Avril 2016

Par Pierre Théroux

Chantal Lévesque n’a pas l’intention de s’en remettre à la sous- traitance dans les pays émergents pour réduire ses coûts.

Alors qu'un grand nombre de détaillants ferment boutique, le fabricant québécois de maillots de bain haute couture, de prêt-à-porter balnéaire et d'accessoires haut de gamme prévoit plutôt ouvrir d'autres magasins au Canada et aux États-Unis.

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 «Notre succès repose sur la marque. C'est ce qui nous a permis de faire notre place, autant ici qu'à l'international, et qui nous amène à aller encore de l'avant», affirme la designer et fondatrice Chantal Lévesque, qui a confiance de mener à bien ces nouveaux projets.

L'an dernier, Shan ouvrait une boutique à Toronto, la deuxième dans cette capitale ontarienne. Juste avant la saison estivale, l'entreprise en avait inauguré une autre au Mirabel Outlet, un centre commercial de la Rive-Nord de Montréal. Deux boutiques avaient auparavant ouvert leurs portes dans la ville balnéaire d'East Hampton, sur l'île de Long Island, dans l'État de New York, en 2014, ainsi qu'au Quartier DIX30 en 2013.

En l'espace de deux ans, Shan a ainsi porté à huit ses propres points de vente et entend poursuivre son expansion en prévoyant à nouveau«doubler notre réseau de boutiques d'ici cinq ans», indique le vice-président Jean-François Sigouin. Tout est en place pour le déploiement sous forme de franchises, après celles récemment octroyées à Toronto, East Hampton et au Quartier DIX30. «On a déjà testé la recette, et des gens nous ont approchés et signifié leur intérêt», précise M. Sigouin, en soulignant avoir aussi des discussions avec un partenaire potentiel au Mexique.

Cap sur l'Asie

Outre ses propres boutiques, Shan compte 600 points de vente dans plus de 30 pays. Environ 65 % des revenus de Shan sont réalisés à l'étranger. Sa diversification géographique lui permet de mieux jongler avec les aléas de l'économie. «On a traversé plusieurs crises économiques, mais il y a toujours un pays qui s'en tire mieux que les autres», fait valoir celle qui a lancé son entreprise en 1985. La crise de 2008, qui a notamment affaibli le marché nord-américain, lui a donné l'occasion de s'implanter davantage en Russie et en Ukraine.

Aujourd'hui, c'est le conflit entre ces deux pays de même que la chute du prix du pétrole touchant l'économie russe qui nuisent à ses ventes dans cette région du monde. Mais ce, au moment où ses revenus en sol américain sont en hausse et que le dollar canadien connaît une baisse. «C'est une belle surprise. Mais on ne travaille jamais en fonction des taux de change», souligne Chantal Lévesque.

L'entreprise vient aussi de percer le marché asiatique, alors qu'elle entame sa deuxième saison dans des boutiques chics en Corée du Sud et en Chine. «On avait été approchés par un groupe chinois qui exploite entre autres les magasins haut de gamme Be Chic. Puis, les discussions se sont poursuivies lors de la tenue d'un salon commercial à Paris», explique Chantal Lévesque.

L'éventuelle signature de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne pourrait lui ouvrir davantage les portes de ce marché. «On a déjà du succès même si on doit payer 15 % de douanes, en plus des frais de transport», dit-elle, en soulignant que l'abolition de ces tarifs pourrait rendre l'entreprise plus concurrentielle non seulement en Europe, mais aussi sur son propre territoire. «Les produits qui arrivent de France, d'Italie ou d'Espagne sont fortement subventionnés par les gouvernements, ce qui leur permet de contrer les frais de douane et de transport.»

La croissance de Shan passe aussi par le développement de sa collection pour hommes. «On a toujours eu des maillots ou du prêt-à-porter pour les hommes, mais sans jamais mettre l'accent sur ce marché.» La collection pour hommes, dirigée par son fils Shan, compte aussi depuis peu sur une équipe qui se consacre à son développement.

Shan, dont les équipes de création, de confection et de gestion comptent quelque 125 personnes dans ses ateliers et bureaux de Laval, se fait aussi une fierté d'offrir des vêtements fabriqués à la main, et au Canada. «Le travail est fait par des artisans qui travaillent avec le plus grand soin», dit-elle en précisant qu'une employée peut prendre jusqu'à près de deux heures pour confectionner un bustier de maillot de bain.

L'entrepreneure n'a d'ailleurs pas l'intention de s'en remettre à la sous-traitance dans les pays émergents pour réduire ses coûts. Cela, pour des questions de principe et de savoir-faire. «Je ne veux pas faire travailler des employés à bon marché.» De plus, «on n'aurait pas la même qualité, alors que c'est ce qui fait notre force et notre marque».

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