Sherbrooke est la seule ville québécoise à figurer au sein du palmarès 2015 des 21 communautés les plus intelligentes de la planète de l'Intelligent Community Forum (ICF). Le directeur des TI de la municipalité, Yves Seney, explique les raisons de ce succès important obtenu avec des investissements minimes.
Les Affaires - Comment tout a commencé ?
Yves Seney - Il y a deux ans, nous avons mis sur pied la table de concertation «Sherbrooke intelligente et innovante», qui regroupe une vingtaine d'organisations travaillant à développer le numérique pour la communauté. Nous avons organisé un hackathon provincial, et nous sortons régulièrement des applications interactives pour aider les citoyens et les investisseurs. Un comité travaille à établir un plan numérique, dont l'une des premières étapes était de déposer notre candidature à l'ICF. Elle nous a permis de comprendre quels sont nos actifs et aussi nos défis... C'est incroyable, parce que ce devoir que nous nous étions donné a débouché sur un résultat très inespéré !
L.A. - Quelle est la philosophie derrière votre portail de données ouvertes lancé en novembre 2013 ?
Y.S. - La Ville n'est pas la seule à posséder des données pertinentes pour les citoyens. Notre portail contient aussi les données d'autres organismes de la communauté. Nous sommes également leaders d'un projet de plateforme commune de données ouvertes québécoises, qui comprendra celles de toutes les villes qui le souhaiteront, ainsi que celles du gouvernement du Québec. Nous voulons faire en sorte que ce portail commun soit opérationnel en 2015.
L.A. - Avez-vous des stratégies pour les commerçants ?
Y.S. - Le programme Branchez-vous vise à conscientiser les commerçants aux nouveaux modes de consommation et à augmenter progressivement leur présence sur le Web. Il a pour objectif principal de faire passer de 55 à 65 % le pourcentage des commerces sherbrookois qui possèdent un site Internet. En les mettant en relation avec les internautes, nous leur permettrons d'être plus performants, ce qui fera augmenter la richesse collective.
L.A. - Combien la Ville a-t-elle investi ?
Y.S. - Très peu, finalement ! Mis à part mon temps et celui d'une chargée de projet, la Ville a investi à peu près 30 000 $ dans le portail des données ouvertes et environ 50 000 $ avec des partenaires en 2012 dans une étude sur ce que les jeunes pensaient de l'avenir de Sherbrooke. C'est à peu près tout.
L.A. - Votre prochain projet ?
Y.S. - Nous voulons que les citoyens puissent faire parvenir à la Ville leurs requêtes ainsi que des photos des problématiques qu'ils peuvent rencontrer, qu'ils puissent recevoir une confirmation de la prise en charge de leur demande et en suivre l'évolution à partir de leurs appareils intelligents. Nous n'avons pas encore d'échéancier, mais ça sera mis en oeuvre d'ici les deux prochaines années.
L.A. - Atteindrez-vous le top 7 du palmarès de l'ICF, comme l'avait fait Québec en 2012 ?
Y.S. - Je n'ai pas d'attente. Je crois surtout que nous venons d'entrer dans un marathon sans fin d'innovation et de dépassement pour améliorer la qualité de vie des citoyens et de la collectivité tout en attirant de nouveaux investisseurs et de nouveaux talents.