Mountain Equipment Co-op (MEC) a beau être une coopérative auréolée de vertu écolo et responsable, elle est d'abord et avant tout un détaillant qui veut faire comme ses pairs : accroître sa clientèle et ses ventes. C'est pourquoi elle se lance dans la vente et l'entretien de vélos.
Pour MEC, cette " alliance avec la communauté cycliste " est toute naturelle : 90 % de ses clients possèdent un vélo, contre 50 % dans la population en général. Le véhicule est écolo et s'inscrit dans la promotion d'activités de plein air chère à la culture de MEC, écrit le détaillant sur son site Internet.
Les vélos, dont les prix varieront de 650 à 1 400 $, seront fabriqués à Taiwan. La coop vise des ventes de 4 millions de dollars dès la première année.
L'Association canadienne de l'industrie du vélo n'apprécie pas l'arrivée de cette " immense compagnie ", car elle représente une concurrence déloyale, dit son président, Jean Cloutier. " En tant que coopérative, MEC a un statut fiscal préférentiel et ne paie pas d'impôt sur ses profits. Or, ses concurrents, pour la plupart des petits détaillants, en paient. " La coop peut ainsi offrir de meilleurs prix. Lucide, M. Cloutier juge irréaliste toute tentative de changer les règles fiscales des coopératives. " Si on s'assure d'offrir un bon service, la clientèle continuera de nous encourager. "
En attendant, ça joue dur. Un distributeur québécois, Cycles Lambert, de Lévis, ne fera plus affaire avec le fabricant Race Face, après que celui-ci eut annoncé qu'il vendrait des accessoires de vélo chez MEC.