Le salaire minimum passera de 9,50 $ l'heure à 9,65 $ au Québec, à compter du 1er mai prochain.
La ministre du Travail Lise Thériault l'a fait savoir mardi, par voie de communiqué.
Le salaire minimum versé aux employés à pourboire passera de 8,25 $ à 8,35 $ à la même date.
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En entrevue, Mme Thériault a dit avoir tenu compte de plusieurs facteurs pour établir le taux horaire de ce salaire minimum, notamment la conjoncture économique encore précaire, mais aussi le fait que ces travailleurs touchent un revenu très modeste.
"Il fallait composer avec le fait d'améliorer la situation financière des personnes les plus vulnérables et soutenir l'économie et les emplois qui y sont associés, malgré le contexte économique actuel qui nous invite à la prudence", a résumé la ministre du Travail.
Elle souligne que 292 000 travailleurs bénéficieront de cette hausse, dont 183 000 femmes. Les jeunes constituent aussi une forte proportion de ces travailleurs rémunérés au salaire minimum.
On retrouve beaucoup de ces travailleurs dans le secteur du commerce de détail.
Le ministère précise que depuis 2003, le salaire minimum a ainsi crû de 30 pour cent, pendant que l'Indice des prix à la consommation progressait de 13 pour cent.
Posant un regard sur toutes ces années, la ministre Thériault souligne qu'"on a vraiment contribué à lutter contre la pauvreté, à sortir des familles de l'aide sociale pour qu'on trouve plus avantageux de retourner sur le marché du travail".
Traditionnellement, le ministère québécois du Travail annonce ces hausses plusieurs mois à l'avance, comme c'est le cas ici.
"Les entreprises doivent s'ajuster dans leurs prévisions salariales; donc ça leur permet de faire une meilleure planification", a justifié la ministre Thériault.
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Réactions
Tant l'Association des restaurateurs du Québec que le Conseil québécois du commerce de détail, qui représentent des employeurs versant le salaire minimum à leurs employés, jugent raisonnable la hausse annoncée par le gouvernement.
"Cette décision du gouvernement du Québec est responsable et conforme au contexte socio-économique à l'intérieur duquel le Québec évolue actuellement", a commenté le président du Conseil québécois du commerce de détail, Gaston Lafleur.
"Bien que nous revendiquions le gel du salaire minimum en 2011, nous sommes satisfaits de cette décision, qui tient compte de la capacité de payer des petites et moyennes entreprises québécoises. En cette période de reprise économique fragile, la ministre du Travail fait le bon choix en annonçant une hausse qui tourne autour du taux annuel d'inflation", a opiné de son côté François Meunier, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l'Association des restaurateurs.
L'organisme Au bas de l'échelle, qui défend des travailleurs non syndiqués, s'est toutefois dit déçu de la hausse annoncée, qu'il juge trop timide.
Il a calculé que le revenu annuel brut d'une personne qui travaille à plein temps, soit 40 heures au taux actuel du salaire minimum, atteint 19 760 $.
"L'effort consenti par la ministre et son gouvernement n'est même pas suffisant pour aider les personnes rémunérées au salaire minimum à faire face aux trop nombreuses hausses de tarifs qui jalonnent la réalité budgétaire des Québécois. Il est inacceptable qu'en 2010 une personne qui travaille 40 heures par semaine au salaire minimum n'arrive pas à sortir de la pauvreté", a déploré la porte-parole d'Au bas de l'échelle, Carole Henry.
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