Depuis trois ans, la croissance de GDG Environnement, spécialisée dans le contrôle biologique des insectes piqueurs, passe par l’exportation. « Nous avons constaté un réel besoin à l’étranger. Les méthodes sont désuètes. Les touristes se plaignent de subir les fumigations chimiques. Dans certains pays, les insectes peuvent transporter différentes maladies dont la malaria. Il y a de plus en plus de touristes qui l’attrapent », souligne Martin Lord, vice-président Développement international et marketing chez GDG.
L’entreprise de Trois-Rivières a amorcé sa démarche à l’exportation en mettant le cap sur Cuba. « Nous avons commis l’erreur de prendre notre offre de service canadienne et d’essayer de l’implanter à l’international. Ici, les villes sont riches comparativement à là-bas, et les pouvoirs de décision beaucoup plus décentralisés. Ce fut notre premier obstacle », souligne l’homme de 42 ans. Après avoir englouti énergie et argent sans obtenir de résultat, M. Lord a décidé de faire appel à Mercadex International.
Ce spécialiste en exportation a repéré les marchés les plus susceptibles de bien accueillir l’offre de service de l’entreprise : des pays où il y a peu de barrières à l’entrée et où l’on retrouve des zones touristiques aux prises avec des maringouins porteurs de maladies. Grâce aux conseils de la firme, GDG a pu cibler ces pays beaucoup plus rapidement, ce qui lui a permis d’accélérer les ventes et de trouver une nouvelle cible en Amérique Latine.
« Cette démarche a sauvé notre développement international. Sans cette aide, on se serait perdu dans cette aventure. On aurait trop dépensé pour trouver des avenues possibles et on se serait découragé. »
Analyse des données par Internet
Pour y parvenir, l’entreprise a complètement redéfini son offre de service. En visitant plusieurs pays, elle a réalisé qu’elle devait, dans un premier temps, offrir un meilleur suivi. Au lieu d’envoyer une équipe sur place faire la collecte de données et analyser leur processus de fumigation, GDG a développé une technologie innovatrice qui lui permet, via Internet, de recevoir les données et de les analyser d’ici.
« Cela nous permet d’économiser des frais importants pour exporter notre expertise. Nous analysons les façons de faire de nos clients et nous faisons des recommandations pour optimiser leur traitement.
En changeant notre offre de service, nous pouvons mettre le pied dans le pays bien avant d’offrir notre service final. » Les pays du Sud ne sont pas encore prêts pour le biologique. « C’est un facteur qu’on n’avait pas pris en compte au départ.
Il faut y aller étape par étape. En implantant un bon suivi des opérations, il sera plus facile d’intégrer le biologique et de démontrer son efficacité. Cela peut prendre de trois à cinq ans. » GDG devrait signer son premier contrat en Amérique Latine en 2011 pour son appareil d’analyse de suivi des activités de fumigation.
« À partir du moment où nous avons redéfini l’offre, cela a pris un an avant d’obtenir un premier contrat. On a sauvé du temps et de l’argent. » M. Lord souligne l’importance de bien s’entourer avant de se lancer dans l’exportation. « Il faut s’assurer d’avoir ce qu’il faut au départ. C’est la survie de l’entreprise qui peut y passer. C’est important aussi que le spécialiste connaisse la culture de ces pays afin de mieux nous conseiller. »
L’entreprise, qui compte 200 employés, a été la première au monde à faire du contrôle de maringouin et de mouche noire de façon 100 % biologique, selon M. Lord. « Nous avons pris le virage vert bien avant que ce soit obligatoire ici. Nous avons une longueur d’avance dans l’utilisation des produits biologiques et des techniques qui s’y rapportent. »
La PME, dont le chiffre d’affaires s’élève à 9 millions de dollars, a réalisé 600 mandats auprès des municipalités canadiennes et des gouvernements. Plusieurs villes de la couronne nord de Montréal, de Mirabel à Terrebonne, ont adopté sa méthode.