La direction de la Bourse de Singapour a pris une décision pour le moins radicale : fini l’heure du lunch pour les courtiers, place à la productivité ! La mesure est entrée en vigueur aujourd’hui-même.
Pourquoi ça ? Le but est de «mieux répondre aux attentes des opérateurs, surtout internationaux, qui sont, d’une manière permanente, à l’affût d’une opportunité pour investir», selon la direction de la Bourse de Singapour. Comme l’interruption d’une heure et demie - de 12h30 à 14h - est supprimée, les échanges vont être ouverts en continu. Les investisseurs verront donc s’accroître leurs possibilités de placement, de couverture et d’arbitrage.
Cette politique fait déjà des émules. La Bourse de Hong Kong, le principal rival de celle de Singapour, entend elle aussi rallonger les heures de travail. Les courtiers devraient bientôt commencer leur travail une demi-heure plus tôt qu’avant, en échange de quoi la clôture des transactions se produira à 13h, au lieu de 14h comme actuellement. Et ils mangeront une fois la journée de travail terminée.
Bien entendu, ces décisions suscitent le mécontentement chez la plupart des courtiers. Mais les directions des Bourses concernées ont expliqué qu’il leur fallait s’adapter au contexte international pour demeurer compétitifs : officiellement, de nombreuses places boursières ont supprimé depuis longtemps l’interruption en milieu de journée. Par exemple, l’heure du lunch n’existe plus à Wall Street depuis 1887. Elle a été supprimée depuis 1950 à Londres. Et les Bourses de Francfort et de Paris fonctionnent aujourd’hui en journée continue, soit huit heures d’affilée sans interruption.