La prochaine révolution des technologies de l'information viendra de l'intelligence artificielle et de l'impression 3D, confirme le futurologue américain Jack Shaw.
«L'arrivée de technologies révolutionnaires se prépare souvent de la même manière, un peu comme le dénouement de l'intrigue d'un film western», explique Jack Shaw, qui prononcera une allocution devant les participants du forum Vision PDG, organisé par l'Association québécoise des technologies, qui se déroulera à Mont-Tremblant du 18 au 20 février.
Après leur création, les technologies peuvent «sommeiller» pendant de nombreuses années avant de finalement venir bouleverser le monde des affaires.
M. Shaw, vice-président chez le fournisseur américain de solutions technologiques Adaequare, dit observer l'émergence de nouvelles technologies depuis plus de 30 ans. «Il y a d'abord eu les ordinateurs centraux [mainframe], les ordinateurs personnels, Internet, puis la mobilité et l'informatique en nuage. Nous sommes à présent dans une autre ère, celle de l'intelligence artificielle», dit-il.
Bien sûr, l'intelligence artificielle est déjà présente, mais elle n'est pas utilisée par tout le monde. Toutefois, M. Shaw précise que de plus en plus de systèmes informatiques ayant la fonction d'influencer les décisions d'affaires font leur apparition, et ils sont de plus en plus perfectionnés. Il cite en exemple le programme informatique Watson, conçu par IBM, qui a réussi à battre deux champions du jeu-questionnaire Jeopardy en février 2011.
À son avis, la prochaine grande technologie à percer sera celle de l'impression 3D. «Les sceptiques me rappellent ceux à qui je déclarais, au début des années 1990, qu'Internet allait avoir un plus gros impact technologique que l'arrivée de l'ordinateur personnel», dit-il.
M. Shaw explique que les nouvelles technologies ne révolutionnent pas la façon d'agir de millions de personnes du jour au lendemain. Il rappelle qu'Internet a existé une vingtaine d'années avant son adoption par une portion notable de la population à compter du milieu des années 1990.
«Internet a attendu les "conditions gagnantes" avant de devenir une technologie incontournable. Il fallait que des millions de gens aient des ordinateurs personnels, que des réseaux soient disponibles et sécurisés, que les entreprises soient assez confiantes pour permettre à leurs employés de l'utiliser sans mettre en péril leurs systèmes critiques et leurs serveurs. Sans ça, Internet n'aurait jamais levé», affirme-t-il.
Anticiper nos besoins
Ainsi, Jack Shaw soutient que la combinaison de l'intelligence artificielle et de l'impression 3D viendra révolutionner le monde des affaires et contribuera à améliorer la qualité de vie de millions de gens.
«Nous aurons des systèmes capables d'anticiper nos besoins, et nous pourrons agir plus rapidement pour y répondre, qu'il s'agisse de fournir une information ou de concevoir et livrer un objet», dit-il. L'enjeu sera alors d'avoir une quantité suffisante de composants pour fabriquer les objets qui seront demandés.
Bien qu'il soit déjà possible de se procurer une imprimante 3D pour quelques centaines de dollars chez certains grands détaillants, M. Shaw croit que la technologie gagnerait à être mise au point. Il précise que la multinationale Stratasys fait figure de leader dans le secteur pour le moment.
Chose certaine, il anticipe que, d'ici 10 à 15 ans, la démocratisation de l'industrie de l'impression 3D permettra d'accélérer grandement le cycle de développement des produits. «Quelqu'un pourra se réveiller avec une idée, concevoir un produit et imprimer un prototype dans la même journée», affirme-t-il.
La mise au point d'un produit qui prend de 6 à 18 mois aujourd'hui pourra alors être effectuée en quelques heures, voire en quelques jours.