Le conseil d'administration du Groupe TMX (TSX:X) a rejeté vendredi l'offre d'achat de 3,6 milliards $ présentée le week-end dernier par le consortium Maple, composé de banques et d'investisseurs institutionnels, dont la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Après avoir consulté ses conseillers financiers et juridiques externes, le conseil de TMX a établi que l'offre de Maple "ne constitue pas une proposition supérieure" au projet d'acquisition mis de l'avant par la Bourse de Londres (LSEG).
Dans un communiqué publié après la fermeture des marchés, le président du conseil de TMX, Wayne Fox, a soutenu que l'acquisition de TMX par LSEG demeurait "au mieux des intérêts" de l'exploitant des Bourses de Toronto et Montréal ainsi que de ses actionnaires et parties intéressées.
Le Groupe TMX qualifie d'"inadéquats" les 3,6 milliards $ offerts par Maple étant donné que la proposition du consortium "prévoit un changement de contrôle" de l'entreprise torontoise.
Le conseil considère de plus que pour mener à bien sa transaction, Maple endetterait trop TMX. En vertu de la proposition Maple, la dette de TMX atteindrait 2,9 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) des douze derniers mois, contre 1,1 fois actuellement, a calculé l'entreprise. Selon le Groupe TMX, cet accroissement de l'endettement pourrait "réduire (sa) capacité à tirer parti d'occasions stratégiques futures".
Les administrateurs de TMX estiment en outre que la proposition de Maple ne contient "pas suffisamment d'information au sujet des plans d'affaires futurs" de l'entreprise, notamment en ce qui a trait au "modèle d'exploitation prévu au Canada" et aux projets de croissance "à l'échelle internationale". Ils déplorent que Maple n'ait pas désigné l'équipe de direction qui prendrait la tête de TMX.
Le Groupe TMX s'inquiète par ailleurs du fait que Maple n'ait attribué aucune valeur au système de négociation parallèle Alpha et à la firme de compensation CDS, qui font partie de sa proposition.
L'entreprise se préoccupe aussi des "risques d'exécution non négligeables" associés au processus l'approbation de la transaction par les autorités, le Bureau de la concurrence notamment. TMX affirme que la proposition de Maple "ne prévoit aucun dédommagement" en sa faveur advenant que les autorisations nécessaires ne soient pas obtenues.
Aux yeux de TMX, l'acquisition par le LSEG permettrait en revanche d'accroître le "rayonnement et le leadership du Canada sur la scène mondiale" tout en assurant la pérennité de ses différentes filiales au Canada.
Le vice-président de la Banque Nationale, Luc Bertrand, s'est dit déçu du rejet de l'offre du consortium Maple.
"Nous sommes déçus que TMX n'ait pas voulu discuter de l'offre que nous lui avons faite, et que nous considérons nettement supérieure. Depuis l'annonce de notre proposition, le prix de l'action du Groupe TMX est bien supérieur à sa valeur implicite selon la Bourse de Londres. Nous remarquons que la transaction est également assujettie à une importante réglementation et à d'autres conditions. Nous déterminerons les étapes à suivre le moment venu."
Le consortium Maple regroupe la Banque Nationale (TSX:NA), la CIBC (TSX:CM), la Banque TD (TSX:TD), la Banque Scotia (TSX:BNS) ainsi que cinq fonds de retraite, dont la Caisse de dépôt, le Régime de retraite des enseignants de l'Ontario et le Fonds de solidarité FTQ.
L'action de TMX a clôturé à 44,06 $ vendredi, en hausse d'un cent, à la Bourse de Toronto.