Fourmi Bionique vient de lancer une nouvelle céréale granola à l'intention particulière des amateurs de chocolat. Le Mélange Chocolatier est le fruit d'une première collaboration entre Geneviève Gagnon, fondatrice de Fourmi Bionique, et la réputée chocolatière Geneviève Grandbois. «Les deux se connaissent bien et souhaitaient travailler ensemble depuis un certain temps», souligne Valérie Bellavance, directrice générale de l'entreprise qui lançait il y a dix ans une gamme de céréales gourmandes de type granola.
Leur histoire illustre bien l'importance pour les PME de soigner leurs relations avec leurs fournisseurs, un des cinq facteurs clés relevés par la Banque de développement du Canada (BDC) dans une toute récente étude publiée dans le cadre de la Semaine de la PME BDC.
Fourmi Bionique compte une quarantaine de fournisseurs de matières premières, principalement en flocons d'avoine, de seigle et d'orge, mais aussi en miel, sucre de canne ou chocolat. «Ils sont précieux et nous les considérons comme des partenaires d'affaires», dit Mme Bellavance. Fourmi Bionique, qui affirme être en constante communication avec ses fournisseurs, s'assure aussi de les informer au début de chaque année des développements et des projets de l'entreprise.
Fourmi Bionique et Chocolats Geneviève Grandbois partagent le même toit dans l'arrondissement Sud-Ouest à Montréal. Mais elles disent aussi partager les mêmes valeurs associées aux produits de qualité et au travail artisanal. «La qualité, c'est primordial et non négociable. Et comme nos produits sont faits d'ingrédients naturels et biologiques, que nous privilégions aussi les produits du Québec, notre choix de fournisseurs est limité», note Mme Bellavance.
Si l'établissement de bonnes relations avec les clients est essentiel, des liens solides et privilégiés avec les fournisseurs sont tout autant nécessaires et peuvent entraîner des avantages concurrentiels, indique le sondage réalisé auprès de 1 139 PME canadiennes par Nielsen, pour le compte de la BDC. «Ça permet souvent d'avoir des produits plus innovants, plus performants», précise Pierre Cléroux, vice-président, recherche, et économiste en chef à la BDC.L'étude suggère de sélectionner des fournisseurs qui sont des chefs de file dans leur domaine et d'évaluer leur performance, notamment au regard des coûts, de la qualité des produits et services, ou de la ponctualité des livraisons. «On goûte à tous les ingrédients pour vérifier leur qualité», dit pour sa part Mme Bellavance. L'innovation est également au coeur du succès des entreprises, indique l'étude qui vise à savoir de quelle façon les entreprises canadiennes qui réussissent le mieux agissent différemment des autres.
Les PME qui se distinguent sont ainsi beaucoup plus susceptibles d'offrir les plus récents produits et services et de le faire au moyen des dernières technologies. Elles consacrent aussi plus de temps et de ressources à déterminer ce qu'elles pourraient améliorer pour devancer la concurrence. Le tiers des entreprises qui réussissent le mieux déclarent même que plus de 20 % des produits et services qu'elles offrent n'existaient pas il y a 5 ans.
Pourtant, les entreprises québécoises ont du rattrapage à faire en matière d'innovation. «Elles innovent plus qu'on ne le pense, mais ce n'est pas encore suffisant», constate M. Cléroux. Cependant, l'innovation exige du leadership, des ressources humaines et du capital, précise l'étude, qui propose de «mettre des fonds de côté pour financer vos nouvelles idées».
Chez Fourmi Bionique, l'innovation est d'ailleurs le nerf de la guerre afin de rivaliser avec les concurrents et de garder sa place chez les détaillants. «Il faut offrir de nouveaux produits, mais l'objectif n'est pas d'en lancer une multitude chaque année. Il arrive aussi que nous revoyons nos recettes existantes», indique Mme Bellavance. L'entreprise a entre autres remplacé le pralin par des pépites de caramel salé dans un de ses produits, qui a ainsi connu un regain de popularité.
L'entreprise se fait de plus un devoir d'améliorer ses méthodes de production tout en s'assurant de conserver son approche artisanale. «C'est un processus d'amélioration continue, même si les consommateurs ne le remarquent pas», souligne Mme Bellavance.
L'importance de la feuille de route
Le succès d'une entreprise passe aussi par l'élaboration d'un plan concret à moyen terme. Les entrepreneurs doivent «avoir une feuille de route détaillée du chemin à parcourir dans un horizon de cinq ans», indique l'étude, mais aussi mesurer leur performance pour savoir si l'entreprise s'améliore. Ces mesures les aideront à analyser leurs processus, à déceler les problèmes et à trouver des solutions.
Les ressources humaines sont aussi primordiales, alors que les entreprises ont intérêt à attirer et à garder les meilleurs employés. «Les entreprises à succès estiment que leur principal avantage concurrentiel réside dans l'offre d'un environnement de travail stimulant et d'une culture d'entreprise positive», lit-on dans l'étude.
Ce constat a été établi en étudiant le rendement de 118 entreprises qui font partie du portefeuille de la BDC et ayant éprouvé des difficultés financières.
Cinq facteurs clés
> Innover
> Demander des conseils à l’externe
> Avoir un plan solide et mesurer ses progrès
> Embaucher les meilleurs et savoir les mobiliser
> Développer des liens solides avec ses fournisseurs
Cinq pièges à éviter
> Dépendre d’une clientèle trop peu diversifiée
> Sous-estimer l’importance d’une gestion financière efficace
> Attendre qu’il soit trop tard avant de préparer un plan d’urgence
> Ignorer les tendances du marché. Tarder à demander de l’aide