La santé mobile (mHealth) se définit par les soins de santé ou toutes les communications qui émanent de ce domaine, liés à l'usage d'appareils mobiles. Un univers qui inclut (mais qui ne s'y limite pas) la vidéoconférence, l'accès sans fil aux dossiers et aux prescriptions, les consultations en ligne et l'usage personnel d'appareils médicaux, selon PricewaterhouseCoopers (PwC). C'est le fruit du jumelage de la santé et des innovations que les TI rendent possibles.
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«Pourquoi je me suis lancé»
Après avoir participé à la fondation de TeraXion, un fournisseur de composants d'optique qu'il a présidé pendant une décennie, Alain Chandonnet quitte l'entreprise en 2009. «Quand ça devient trop simple, je m'ennuie, lance-t-il en riant à Les Affaires.»
Il séjourne à l'Institut national d'optique (INO) en tant qu'entrepreneur, il cible une innovation et l'étudie de fond en comble. Au début de 2011, il effectue un transfert technologique, il achète les droits de propriété intellectuelle à l'INO et fonde Handyem. L'entreprise de Québec vend des instruments de cytométrie, ce qui permet de mesurer des substances biologiques dans un liquide : «C'est très puissant, ça permet par exemple d'identifier et de quantifier des bactéries», explique-t-il.
Mais la cytométrie ne date pas d'hier. «Ça doit faire 40 ans [qu'elle existe]. Nous offrons une innovation radicale : la portabilité. Avant, c'était des instruments complexes et coûteux, confinés dans certains laboratoires. Maintenant, on apporte la machine jusqu'à l'échantillon à analyser.»
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Si les applications des appareils de Handyem sont plus simples, elles conviennent très bien à une large partie des utilisateurs de cytométrie, entre autres pour des tests de routine. Forcément, c'est beaucoup plus abordable. «C'est facilement une dizaine de fois moins cher, explique le président. Le prix peut être de 30 000 à 40 000 $ au lieu du quart d'un million de dollars.»
En outre, la délocalisation des analyses permet de réduire le temps d'attente avant la réception des résultats, puisque le temps de transport est diminué, ce qui empêche en outre la dégradation des échantillons.
Pour le moment, l'entreprise de Québec s'adresse aux chercheurs ou aux secteurs (dont celui de la biologie marine) qui ne sont pas soumis à des réglementations aussi strictes que ne l'est le domaine de la santé. Dès qu'un appareil sert au diagnostic d'un patient, des approbations sont requises.
«Vendre aux cabinets de médecins, ce serait l'aboutissement de notre vision. Mais on va percer ce marché avec des partenaires. C'est très complexe d'y arriver», ajoute-t-il, notamment parce que les investisseurs sont moins nombreux au Québec qu'ailleurs. M. Chandonnet s'apprête d'ailleurs à passer quelques mois dans un accélérateur technologique à Boston. «On va m'assigner une équipe de mentors et j'aurai accès à toute la communauté financière de la ville.»
Les innovations qui découlent des sciences de la vie comptent parmi les plus ciblées de la part des grands investisseurs. «C'est beaucoup plus vaste que la pharmaceutique. Les appareils médicaux, surtout s'ils peuvent être commercialisés sur des marchés non réglementés, sont intéressants. Dès que vous posez un diagnostic, il vous faut l'approbation des autorités. Dans le secteur privé, le cycle décisionnel est plus rapide», dit Dominique Bélanger, vice-président, investissements et partenariats de l'équipe capital de risque à la Banque de développement du Canada.
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La clé pour démarrer
Trouver des débouchés pour croître en dehors des marchés ultra-réglementés + Prioriser les solutions simples, plutôt que l'apport technologique.
LES FAITS
Les trois raisons principales pour acheter les produits et services de santé mobilité, selon les acheteurs 30 % : Réduction du temps consacré à l'administration et augmentation du temps consacré aux soins - 29 % : Amélioration de la qualité des soins de santé et meilleurs résultats - 28 % : Diminution des coûts associés aux soins. Source : PwC
HANDYEM
Depuis sa fondation, Handyem est passée d'une équipe de 3 à environ 20 personnes.
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