C'était soir de papillons et de dragons à l'École d'entrepreneurship de Beauce (EEB) le 23 février. Les papillons battaient des ailes dans le ventre des 21 jeunes entrepreneurs-athlètes (nom que l'École donne à ses étudiants) de la cohorte Émergence, qui préparaient depuis des semaines leurs arguments de vente. Comme dans l'émission de télévision, ils avaient quelques minutes pour séduire des dragons et obtenir leur soutien pour voler plus haut.
C'était la soirée Défi Réseau 100, une première à l'EEB, qui s'est soldée par la conclusion de pas moins de... 64 ententes de partenariat.
«Je suis renversée par le nombre d'ententes conclues, s'est exclamée à la fin de l'activité Valérie Parent, directrice du marketing à l'EEB. On ne pensait jamais enchanter autant les athlètes que les mentors !»
Une relève qui se fera en douceur
«Comment fera-t-on pour remercier les gens de l'EEB pour toutes les occasions d'affaires qu'ils nous donnent ?» s'est demandé Alexandre Bergevin, directeur de Medical Design à Boisbriand et athlète-entrepreneur qui a récolté le soutien de sept dragons.
Le jeune homme, qui prend la relève de l'entreprise fondée par son père il y a 30 ans, cherchait du soutien en stratégies de croissance afin de doubler son chiffre d'affaires en quatre ans. Seul fabricant québécois de gaz médicaux thérapeutiques (oxygène, air médical, azote, CO2, etc.), a obtenu plus qu'il ne l'espérait. Deux dragons, Éric Dufour, de Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), et la consultante Louise Ménard lui prodigueront leurs conseils en transfert d'entreprises. Investissement Québec l'aidera à chercher du financement, ST marketing lui allouera 18 heures de conseils pour améliorer sa force de vente et sa distribution, les avocats Bernier Beaudry, 10 heures de consultation pour étudier les ententes de distribution, et la coach Cléo Maheux lui fournira de l'aide pour l'organisation interne.
«Je suis content, car j'ai des ententes pour chacun de mes besoins. Nous sommes à la fois en processus de relève et en croissance, ça fait beaucoup de défis et c'est l'fun de voir à quel point les gens donnent de leur temps», s'est réjoui Alexandre Bergevin, après avoir pris la parole devant 17 dragons venus des quatre coins du Québec.
Des participants répartis en trois groupes
Les entrepreneurs-athlètes étaient divisés en trois groupes. L'un d'eux concernait la stratégie de croissance, les deux autres, le développement organisationnel et le marketing et développement des affaires. De 15 à 20 dragons par groupe étaient invités à donner leur soutien, sous différentes formes, mais surtout pour transférer leur expérience.
Il y a eu de tout. Le président de l'agence Piranha, spécialisée en marketing mobile, a offert des travaux d'une valeur de 30 000 $ en développement de plateforme Web pour Julien Racicot, de Gestion d'immeubles HJR. Philippe R. Bertrand, du centre d'innovation en marketing numérique Équation Humaine, a offert d'aller vendre lui-même aux détaillants les planches à découper en bois noble de Paul Thabet, de Bois Paul ! Et Marc Dutil, président du Groupe Canam et fondateur de l'EEB, donnera à Alexandra Roy, 24 ans, d'ITR Acoustique, une heure de conversation autour du livre The Defining Decade: Why Your Twenties Matter.
Contrairement aux dragons de la télévision, ceux de l'EEB n'attendent pas nécessairement un rendement de leur investissement. Ils ont participé au Défi Réseau 100 pour appuyer la relève entrepreneuriale. Ils ont fait des choix selon l'utilité de leur expertise, en fonction des problématiques soulevées par les jeunes. Et en deuxième lieu, selon la personnalité de ces derniers.
«Je suis un consultant passionné face à la relève entrepreneuriale. J'ai développé une certaine capacité à dépister la passion et ce que j'appelle la libido entrepreneuriale. J'ai senti que celle d'Alexandra Roy était très forte, dès que j'ai croisé son regard et entendu ses premières paroles», a raconté Éric Dufour, de RCGT.
Déjà, il avait hâte de travailler avec la jeune femme, mais aussi avec son père, pour le conscientiser à l'égard de la «belle personne» qui va prendre la relève, pour l'aider à lâcher prise et le rassurer face au potentiel de sa fille.
Jennifer Vincent, 22 ans, du fabricant de meubles Inotec à Farnham, fait aussi partie des personnalités séductrices de dragons. Celle qui ne savait pas encore monter un meuble Ikea quand elle a intégré l'entreprise pour prendre la relève de son père malade, est repartie avec quatre ententes en main. Le regard allumé, avec l'aplomb d'une femme d'affaires aguerrie, elle a su convaincre quand elle a dit être tombée amoureuse de l'entreprise familiale.
«Avoir une telle énergie et une maîtrise de son sujet, même après si peu de temps dans l'entreprise, ça montre qu'elle s'investit et veut aller plus loin. C'est le genre de personne avec qui on veut collaborer», a affirmé Patrick Messier, de Messier Designers,
M. Messier a offert à la jeune femme de Farnham de l'accompagner pour définir avec quelles innovations Inotec pourrait se démarquer de la concurrence.
Tous les athlètes de la cohorte Émergence sont repartis avec au moins une entente. Comblée, l'EEB envisage déjà de faire revivre l'aventure.
Découvrez des capsules du Défi Réseau 100 de l'École d'entrepreneurship de Beauce