Acier profilé SBB connaît du succès sur les marchés internationaux. Son défi est de trouver la main-d'oeuvre spécialisée et le financement pour profiter de ses occasions de croissance.
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En février 2014, la Slovénie est frappée par la pire tempête de verglas de son histoire. Près de 100 000 foyers se retrouvent privés d'électricité à cause de pylônes endommagés. Le pays fait alors appel aux tours d'urgence modulaires d'Acier profilé SBB, de Terrebonne, qui servent de pylônes temporaires. Pouvant rester en place pendant des années, elles permettent de rétablir le courant en quelques heures.
L'entreprise emploie 85 travailleurs. Elle a vu son chiffre d'affaires passer de 16 millions de dollars en 2012 à 19 M$ en 2013, une croissance de près de 20 %. Environ 65 % de son chiffre d'affaires provient de l'exportation dans les 44 pays où elles comptent des clients, en Asie, en Afrique, en Europe et en Amérique latine.
En plus des pylônes d'urgence, elle fabrique des mâts de mesure, lesquels servent à collecter des données sur les vents pendant plusieurs mois en prévision de la construction d'un parc éolien ainsi que des ouvrages lourds et complexes fabriqués sur mesure, comme des éléments de ponts. L'avion C-Series de Bombardier reposait d'ailleurs sur des tours de SBB lorsque les tests statiques ont été effectués sur l'appareil.
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Profiter de la croissance
En croissance continue depuis 2007, l'entreprise fondée en 1974 doit relever des défis bien connus des entreprises en plein essor. «Trouver la main-d'oeuvre spécialisée dont nous avons besoin, notamment des soudeurs, est difficile, souligne le président Patrick Bellavance. Nous essayons de faire la promotion de ces métiers auprès des jeunes. Beaucoup de gros projets, comme le remplacement du pont Champlain, donneront une grande place à l'acier au Québec, et il faut de la main-d'oeuvre pour saisir ces occasions.»
Le président estime qu'il aura besoin de 15 à 20 personnes supplémentaires au cours des cinq prochaines années, dans les bureaux et dans l'usine. Pour les trouver, il aura recours aux bonnes vieilles annonces dans les journaux et à des affichages sur le site Web de l'entreprise. SBB participe aussi chaque année au salon de l'emploi de la région de Lanaudière. La collaboration de chasseurs de têtes sera requise pour pourvoir les postes à très haut niveau de responsabilité.
Recherche de financement
L'entreprise doit aussi trouver du capital pour se moderniser et financer son développement international. Le déménagement dans un nouveau bâtiment en 2010 a coûté de 5 à 6 M$. SBB a aussi investi environ 800 000 $ en équipements depuis 2007, notamment des robots soudeurs pour travailler l'aluminium. Elle mise sur quatre employés qui voyagent constamment pour rencontrer les clients ou développer de nouveaux marchés, en plus d'un réseau d'une quarantaine d'agents internationaux.
Toutefois, les délais entre le moment de décrocher une commande et le paiement sont souvent longs. L'entreprise peut facilement mettre deux mois à réaliser une commande, laquelle prendra un mois à se rendre à son destinataire, et il faut ensuite faire la formation. «Nous sommes payés quand la formation est terminée, donc il faut des institutions financières compréhensives», indique le président.
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Acier profilé SBB utilise notamment du financement Marge Standard et Marge pré- expédition, lié au niveau de production. L'entreprise peut compter sur l'appui de RBC Banque Royale, de la Banque de développement du Canada (BDC) et surtout d'Exportation et Développement Canada (EDC), dont la marge de crédit préexpédition flexible s'applique aux besoins du moment. Au cours des prochaines années, SBB aura besoin de financement pour soutenir sa croissance organique ou par acquisition. «La clé est de continuer de disposer d'outils de financement flexibles et liés au niveau d'activité de l'entreprise», souligne Patrick Bellavance.
Maintenant qu'elle jouit d'une bonne réputation du Brésil à l'Afghanistan, Acier profilé SBB aimerait bien percer des marchés plus rapprochés, comme les États-Unis ou même... le Québec. L'un des deux seuls compétiteurs de l'entreprise vient de la Californie, et jouit en quelque sorte d'une «préférence nationale», en ces temps où le «Buy American» est à l'honneur. Le développement de l'entreprise québécoise dans ce pays s'en trouve ralenti.
Quant au Québec, Patrick Bellavance est d'avis que c'est toute l'industrie métallurgique d'ici qui devra se faire entendre, et ce, pour faire en sorte que les grands projets comme le remplacement du pont Champlain ou les projets miniers profiteront aux entreprises d'ici plutôt qu'à des acteurs étrangers.
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