Le Syndicat national des employés de Kronos, affilié à la CSN, a été très surpris de voir l’employeur « décréter un lock-out illégal» et «fermer» l’usine de Varennes, indique le porte-parole syndical François Morin.
Certains signes de la partie patronale en cours de négociations laissaient poindre un conflit de travail, souligne M. Morin. «Nous avons plutôt montré beaucoup de volonté pour en arriver à un règlement négocié.»
Lisez notre texte «Une fermeture sauvage», dit la CSN
Le syndicat, qui avait rejeté à 93 % les dernières offres patronales jeudi lors d’une assemblée générale, se questionne sur le projet d’investissement de 44 M$ de Kronos, annoncé en mai 2012, lequel permettra l’automatisation de l’usine.
La porte-parole d’Investissement Québec, Chantal Corbeil, confirme une participation de 8,1M$ dans ce projet d’immobilisation. «Il s’agit d’une subvention de 1 M$ et d’un prêt sans intérêt de 7,1M$. Jusqu’à maintenant, Kronos avait engagé des dépenses de 9 M$ dans ce projet. Nous avions déboursé 1,8 M$ du prêt sans intérêt et 250 000 $ de la subvention», a expliqué Mme Corbeil à LesAffaires.com.
Un projet au stade embryonnaire
Un projet au stade embryonnaire
François Morin affirme que le projet d’automatisation avait démarré, mais qu’il était au stade embryonnaire. Par exemple, «on n’avait pas encore fait la mise au point avec l’employeur sur la question du déplacement des employés».
Le porte-parole syndical ajoute que la négociation portait en partie sur ce projet. La portée de l’accréditation syndicale, des changements au statut de certains postes et la liberté d’expression syndicale étaient au cœur des enjeux, dit M. Morin.
Pour le moment, Investissement Québec suit attentivement la situation et affirme qu’il s’agit «d’un lock-out et non d’une fermeture».
En général, les clauses contractuelles de la société d’État prévoient des clauses sur le maintien des emplois dans une période de temps suivant l’investissement, par exemple cinq à dix ans, explique Chantal Corbeil. Dans le cas d’un défaut à ce genre de clause, Investissement Québec pourrait réclamer les subventions.
La direction de l’usine de Varennes a refusé de commenter la situation, préférant nous rediriger au siège social de l’entreprise, au Texas, où nos appels sont restés lettre morte.