MISE À JOUR - Des emplois disparaîtront si le CRTC bloque la transaction Bell-Astral ou si elle force la revente d’actifs, a allégué le président et chef de la direction de Bell vendredi après-midi. Mais ses collègues ont tenté d’atténuer la portée de ses propos dès la fin des audiences lors d’un point de presse improvisé avec les médias présents.
« Le refus de cette transaction ou nous forcer à nous départir d’actifs va ultimement mener à la destruction de la grande entreprise que Ian Greenberg (NDLR le président et chef de la direction d’Astral Média) et son équipe ont bâti, et à des pertes d’emplois significatives au Québec et ailleurs », a lancé George Cope devant les commissaires du CRTC.
Questionnés par les journalistes, quelques dirigeants de Bell et Astral ont ensuite tenté de défaire ces affirmations après la clôture de la séance.
« Ce que M. Cope a dit c’est que Bell est le meilleur acheteur, la compagnie qui va garder Astral comme une entité intégrale au sein de Bell Média, garder sa culture et maintenir ses activités à Montréal, et aucun autre acheteur possible au Canada ne peut faire la même chose », a indiqué Mirko Bibic, vice-président exécutif et chef des affaires juridiques et réglementaires de BCE et Bell Canada. Si la transaction est refusée, plusieurs acheteurs viendront, mais prendront Astral en pièces détachées (radio, télévision francophone, anglophone, etc.), et cela se traduira par des pertes d’emplois, a-t-il ajouté.
Quelques instants plus tôt, Jacques Parisien, vice-président exécutif et chef de l’exploitation d’Astral Média, soutenait devant les journalistes que personne n’avait parlé d’abolitions de postes significatives.
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Réplique de Bell
Lors de leur réplique, les dirigeants de Bell se sont appliqués à répondre à chacune des attaques que leurs détracteurs ont avancées lors des audiences du CRTC visant à approuver l’acquisition d’Astral par Bell.
Rogers et Québecor ont été les concurrents les plus écorchés dans la contre-attaque de Bell.
« Dans le cas de Québecor, il est évident pour tous de voir qu’en tant que plus important télédiffuseur et câblodistributeur au Québec, ils ne veulent simplement pas faire face à la concurrence de Bell une fois transformée et avec une énergie renouvelée », a martelé M. Cope.
Dans le cas de Rogers, Bell a souligné que son concurrent détient la plus grande part du marché du sans-fil (36 %), de la câblodistribution dans le territoire qu’elle dessert (60 %) et qu’elle est le plus important fournisseur de service Internet en Ontario, tout en détenant des droits avec les Blue Jays et les Maple Leafs de Toronto, deux importantes sources de contenus sportifs.
« La réalité c’est que Rogers veut les services de télévision spécialisée et payante de langue anglaise d’Astral, et qu’ils veulent que vous nous forciez à leur vendre ces actifs », a souligné M. Cope devant les commissaires du CRTC.
Bell a aussi répondu aux différentes accusations de comportements déloyaux ou anticoncurrentiels effectuées au courant de la semaine. « Il y a 17 millions de ménages au Canada, et Bell Télé en sert 2,2 millions, soit 17 % d’entre eux. Cela ne tient pas la route commercialement de maintenir des contenus inaccessibles pour l’autre 83 % du marché. Cela ne fonctionne pas si nous faisons cela », a insisté M. Cope.
Bell a également pris quelques engagements dans l’éventualité ou la transaction est approuvée. Voici la liste des plus importants :
- Exploiter le service de nouvelles francophone annoncé lundi pour un minimum de trois ans.
- Maintenir les stations conventionnelles locales de nouvelles jusqu’au 31 août 2016, pourvu que Bell conserve les actifs de langues anglaise et française d’Astral que Bell juge nécessaires au lancement du nouveau service sur demande multiplateforme.
- Le respect du code de déontologie relatif à l’intégration verticale, à la condition qu’il s’applique aux autres concurrents intégrés verticalement et qu’il devienne une condition de licence à leur égard lors des différents renouvellements.