Convaincue que le marché new-yorkais offre de belles occasions aux agences montréalaises, l'Association des agences de publicité du Québec a mis le paquet pour impressionner l'industrie, réunie à New York à la fin septembre, dans le cadre de l'Advertising Week.
Une fête organisée en partenariat avec Facebook et le Cirque du Soleil ainsi que de nombreuses interventions des participants montréalais sur les médias sociaux faisaient partie de l'arsenal déployé par l'AAPQ pour attirer l'attention. L'Association a même loué un autobus portant le logo Mont réal love New York pour transporter gratuitement les participants aux événements. À l'intérieur, un téléviseur diffusait des vidéos sur lesquels des publicitaires de chez nous vantaient leur ville d'origine.
Les trois jours passés dans la métropole américaine auront créé une certaine effervescence dans l'industrie, selon Yanik Deschênes, pdg de l'AAPQ. Maintenant que chacun est rentré chez soi, M. Deschênes encourage les agences à poursuivre sur cette lancée.
Les Affaires - Quel bilan faites-vous de votre mission commerciale ?
Yanik Deschênes - Cela a été une expérience très forte pour les 120 Montréalais présents. Nos efforts ont été couronnés par le directeur général du Advertising Week, Matt Scheckner, qui a déclaré que Montréal et New York étaient des " villes soeurs ".
L.A. - C'est une belle déclaration, mais qu'est-ce que cela veut dire concrètement ?
Y.D. - Le milieu a reconnu la synergie entre les industries new-yorkaise et montréalaise. Nous avons réussi à montrer que notre approche est créative et qu'on pouvait nous considérer comme un joueur d'envergure internationale. À New York, les relations informelles sont très importantes dans le milieu des affaires, et nous avons réussi à entretenir ce type de relation avec les Américains sur place.
L.A. - Pourquoi cette mission à New York était-elle importante pour le milieu publicitaire, selon vous ?
Y.D. - Historiquement, le Québec n'avait pas à se soucier d'aller au-delà de ses frontières, car le marché local était suffisant. De nos jours, les grandes marques veulent investir dans les pays émergents, en forte croissance. Par conséquent, le Canada est considéré comme un plus petit marché. Au Québec, on adapte davantage de concepts internationaux qu'on réalise des campagnes originales. Nous voulons inciter les agences montréalaises à aller chercher des contrats là où ils se donnent. New York accueille les sièges sociaux de plusieurs grandes marques et ça ne prend qu'une heure pour s'y rendre en avion.
L.A. - Que doit faire l'industrie pour profiter de cette lancée ?
Y.D. - Les Américains nous ont manifesté leur confiance et leur désir de collaborer avec nous. Il faut maintenant que les agences aient confiance en leurs moyens. New York est un gros marché et nos agences sont capables d'y être concurrentielles. Il est évident qu'elles ne profiteront pas des retombées de la mission commerciale du jour au lendemain. C'est un investissement à long terme. Les agences doivent persévérer. Nous pensons que ce marché nous est accessible, et c'est la raison pour laquelle nous avons préparé ce voyage pendant six mois. La créativité est notre plus grande richesse et il est temps de l'exporter.