C’est aujourd’hui que sont lancés les travaux de construction des condominiums Aquablu, dans le quartier lavallois de Sainte-Dorothée. Un projet résidentiel haut de gamme de 250 M$ situé aux abords de la rivière des Prairies. Il s’agit, et de loin, du pied carré le plus dispendieux à Laval, avec un prix variant entre 365$ et 600$ le pi2.
En deuxième position pour le prix à Laval, selon le site web Centris, arrivent les condos du projet St-Vincent. Ils se détaillent à environ 445$ le pied carré.
Ainsi, à 600$ le pi2, le Aquablu atteint de nouveaux sommets pour l’Île Jésus. En 2014, le prix moyen au pi2 pour le marché de la revente était de 233$ à Sainte-Dorothée, et de 425$ dans Ville-Marie (centre-ville de Montréal), selon la Fédération des chambres immobilières du Québec.
Pourtant, malgré les prix astronomiques, les 70 unités de la première phase se vendent très bien. D’autant plus que le marché du condo de la région métropolitaine est à peu près saturé.
«60% des unités de la première phase sont déjà vendues, nous a confirmé John Garabedian, le promoteur à la tête du projet. Oui, nos unités coûtent très cher. Mais il y a une grande demande. Pour beaucoup de nos clients, souvent des retraités en moyens, l’argent n’est pas un problème.» Et à ce prix, le décor est somptueux, et le dispositif sécuritaire est important.
En fait, le projet rappelle plus un complexe hôtelier haut de gamme antillais que trois tours situées en banlieue de Montréal. Chaque unité, d’une superficie de 1100 à 5000 pi2, est dotée de plafonds d’au moins 10 pieds de hauteur, et d’une grande terrasse. Quant au complexe, il renferme entre autres deux piscines, extérieure et intérieure, des spas, un gym, et un quai privé.
Accent sécuritaire
Accent sécuritaire
Au-delà du luxe, l’argument sécuritaire est mis de l’avant. D’abord, l’accès au complexe est contrôlé par une guérite, et un concierge disponible 24H se trouve sur les lieux. En plus, l’Aquablu détient un «Système électronique hypersécuritaire de contrôle des accès», vante leur site web.
Mais le président du Groupe Garabedian Lifestyle se défend bien d’importer le concept de «gated community» (communauté fermée) en vogue aux États-Unis, notamment. «Le projet est très ouvert, explique M. Garabedian. Il y a bel et bien une guérite, mais pas de clôtures. Personne ne va vous empêcher d’aller vous asseoir sur le site. En plus, il y a une piste cyclable qui passe à côté. Parler de 'gated community', ça jette un éclairage négatif sur le projet», dit-il.
«Ce n’est que du marketing, explique Benoit Dupont, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sécurité, identité et technologie de l’Université de Montréal. Au Québec, il n’y a aucune raison de lier ça à quelconque menace objective. Ça s’apparente plutôt à un ghetto de gens aisés qui aspirent à vivre avec d’autres gens aisés. Ça coupe de la diversité de la population.»
Si le dispositif de contrôle des accès est important, «c’est une question de contrôle du trafic», ajoute John Garabedian. Le projet aura sa rue privée et le promoteur veut éviter que les non-résidents occupent les espaces des personnes qui y habitent.