Les républicains du Congrès américain ont rendu publique lundi leur première contre-proposition de réduction du déficit, rejetée peu après par la Maison Blanche qui l'a qualifiée de déséquilibrée, à moins d'un mois de l'échéance à haut risque du "mur budgétaire".
Dans une lettre envoyée au président Barack Obama, les responsables républicains de la Chambre des représentants ont traduit en chiffres, pour la première fois, leur plan de réduction de la dette.
Première différence avec le plan du président: une augmentation des recettes fiscales inférieure de moitié à celle proposée par la Maison Blanche (800 milliards de dollars sur 10 ans, contre 1.600 milliards).
Surtout, les républicains réitèrent leur opposition ferme à toute hausse des taux d'imposition des ménages les plus riches, une exigence répétée de Barack Obama et qui promet de devenir la pierre d'achoppement des négociations.
Le président a en effet promis de mettre son veto à tout budget qui ne prévoirait pas d'augmentation de l'impôt sur le revenu pour les deux tranches les plus hautes du barème, concernant les 2% d'Américains gagnant plus de 200.000 dollars (153.000 euros) par an pour une personne seule, ou 250.000 dollars pour un couple marié.
Les républicains préfèrent réduire le déficit par une forte baisse des dépenses publiques, notamment dans le domaine de la santé et du calcul des pensions de retraite. Les salaires des fonctionnaires sont aussi visés.
Au total, là où la Maison Blanche a proposé 1.600 milliards d'économies sur 10 ans, les républicains vont plus loin et exigent près de 40% de réductions supplémentaires pour parvenir à 2.200 milliards d'économies. Le gros de ces réductions serait porté par des coupes budgétaires.
Moins de deux heures après la publication de l'offre républicaine, la Maison Blanche l'a rejetée par la voix de son directeur de la communication Dan Pfeiffer. Selon lui, le texte "ne répond pas à l'exigence d'équilibre" entre dépenses et recettes.
Cette proposition "promet en fait de réduire les taux (d'imposition) pour les plus riches et présente l'addition à la classe moyenne", a estimé M. Pfeiffer.
"Le président est prêt à faire des compromis pour parvenir à un accord de grande portée et équilibré (...) mais il n'est pas prêt à transiger sur les principes de justice et d'équilibre", selon ce responsable.
"Jusqu'à ce que les républicains du Congrès acceptent sérieusement de demander aux plus riches de payer juste un peu plus d'impôts, nous ne parviendrons pas à une approche équilibrée (...) pour réduire notre déficit", a conclu M. Pfeiffer.
Le "mur budgétaire", une cure d'austérité forcée pour réduire le déficit public, entrera en vigueur le 2 janvier à moins d'un accord entre républicains et démocrates. Ce "mur" prévoit notamment une hausse brutale des impôts, même pour les plus modestes.