Dans le cadre de la campagne électorale fédérale, Finance et Investissement donne le micro aux principaux partis politiques canadiens. L'auteure de ces lignes s'est entretenue avec le représentant du Parti libéral du Canada, Robert David, candidat libéral dans la circonscription de Saint-Jean au Québec.
Finance et Investissement : Votre parti propose-t-il une ou des mesures qui favoriseront le développement de l'industrie des services financiers au Canada?
Robert David : Notre parti propose plusieurs mesures qui visent à qui visent à accroître le capital de risque et de démarrage et aider les PME. Parmi ces mesures, on retrouve un nouveau Crédit d'impôt pour l'innovation et la productivité (CIIP), soit un crédit de 15% pour les investisseurs qui placeront des capitaux dans de petites et jeunes entreprises au stade du démarrage et qui ne peuvent obtenir du financement ailleurs.
Nous prolongerons une mesure populaire, le financement par « actions accréditives », et l'étendront aux jeunes entreprises des ressources propres, de la santé, des biosciences et des technologies numériques.
Nous n'augmenterons pas les impôts des particuliers et des petites entreprises, ni la TPS. Le taux d'imposition des grandes entreprises reviendra par contre à 18% afin de contribuer au financement de programmes essentiels et d'éliminer le déficit budgétaire du gouvernement fédéral.
FI : Êtes-vous en faveur de l'adoption d'une commission unique de valeurs mobilières au pays?
RD : La meilleure approche de réglementation des valeurs mobilières consiste à protéger les investisseurs et à assurer que l'expertise unique de chaque région soit conservée. Le système financier du Canada fait l'envie du monde entier et est le fruit d'une réglementation efficace mise en place par le gouvernement libéral précédent. Le Parti libéral appuie une approche plus cohérente à la règlementation des valeurs mobilières au Canada, mais uniquement avec l'accord et la collaboration des provinces et territoires.
Nous attendons l'interprétation de la Cour suprême sur la question. Cela dit, deux cours provinciales ont déjà statué que cette question est de juridiction provinciale et une majorité de provinces canadiennes se sont prononcés contre le projet de commission unique de valeurs mobilières tel que formulée par le gouvernement Harper.
FI : Quelle est votre position concernant le projet de fusion des Bourses de Toronto et de Londres?
RB : Groupe TMX et la London Stock Exchange ont annoncé leur intention de fusionner. Nous nous devons de mener le processus comme il faut. Cette possible fusion est une entente très sérieuse qui pourrait avoir une incidence grave sur l'économie canadienne. Cette entente devra être revue en vertu de la Loi sur Investissement Canada - et les libéraux veulent l'assurance que cette entente répondra le mieux aux intérêts des Canadiens.
Le Canada doit modifier la Loi sur Investissement Canada pour offrir plus de transparence, un processus plus clair et plus de rigueur dans l'évaluation des avantages nets. Le premier ministre Harper et le ministre Clement s'étaient engagés à l'époque du débat sur Potash Corporation of Saskatchewan à modifier la Loi sur Investissement Canada - toutefois à ce jour rien n'a été fait ni annoncé.
FI : Le niveau d'épargne des Canadiens est à un niveau historiquement bas. Croyez-vous que le gouvernement devrait stimuler l'épargne? Si oui, quelles mesures envisagez-vous?
RB : Au sortir de la récession, les familles canadiennes sont plus endettées que celles de la plupart des pays occidentaux. Chaque dollar du revenu disponible d'un ménage moyen est contrebalancé par près d'un dollar et demi d'endettement.
Ainsi, la pierre angulaire de la plate-forme libérale est le « Plan familial libéral » - un plan à cinq volets qui répond à tous ses besoins des familles et qui comprendra notamment la mise en place d'un régime public de pensions renforcé.
Afin de renforcer le régime de pension, un gouvernement libéral travaillera avec les provinces et les territoires pour élargir progressivement le Régime de pensions du Canada (RPC), car c'est le véhicule le plus fiable, le plus simple et le moins coûteux d'épargner. Il mettra aussi de l'avant l'Option de retraite sûre (ORS) qui permettra aux travailleurs canadiens qui le souhaitent de verser une cotisation supplémentaire au RPC. Les Canadiens pourront ainsi économiser un pourcentage non-imposable de leurs revenus dans une caisse de retraite garantie par le RPC. En dernier lieu, un gouvernement libéral aidera les aînés à faible revenu en injectant 700 M$ dans le Supplément de revenu garanti (SRG).
FI: Que comptez-vous faire pour améliorer le niveau de littératie financière des Canadiens?
RB : Nous travaillerons avec les provinces et territoires pour améliorer le niveau de littératie financière des Canadiens. Nous véhiculons aussi beaucoup nos idées et nos positions qui ont trait aux questions financières, et ce, avant, pendant et après les élections.