Quatre mois seulement après le dépôt du budget du Québec en novembre, le ministre des Finances Nicolas Marceau doit revoir à la baisse les prévisions économiques et, donc, les revenus de l’État. Voici en huit points comment le gouvernement entrevoit la performance de notre économie en 2013.
1. PIB
Si tout va comme prévu, c’est-à-dire que la relance économique aux États-Unis reste soutenue et que la zone euro sort un peu la tête de l’eau, le PIB québécois croîtra de 1,3% en 2013, soit 0,2% de moins qu'anticipé en novembre dernier.
2. Marché du travail
L’emploi augmentera de 1,1% en 2013, ce qui donnera 44 500 postes supplémentaire. Ce sera une forte hausse par rapport à 2012, qui avait donné 30 800 emplois de plus à l’économie québécoise. Le taux de chômage moyen devrait diminuer à 7,4%.
3. Les dépenses de consommation des ménages
La progression se poursuivra à un rythme modéré, 1,8% en 2013 et 2,1% en 2014. C’est davantage qu’en 2012, alors que les dépenses de consommation n’ont augmenté que de 1,1%, laissant un trou dans les revenus prévus du gouvernement. L’accélération des dépenses prévue cette année résultera de la croissance de l’emploi et de la hausse du niveau de confiance des consommateurs.
4. Les investissements résidentiels
4. Les investissements résidentiels
Ils devraient se replier de 4,6% en 2013 et de 1,1% en 2014. Cette tendance à la baisse reflète l’évolution des mises en chantier, qui afficheront un recul de 12,6% cette année à 41 400 unités et de 3,3% en 2014 à 40 100 unités. Les mesures du gouvernement du Canada pour limiter l’expansion du crédit hypothécaire sont perçues comment étant la raison de cette décroissance. Par contre, la faiblesse des taux d’intérêt et la vigueur du marché de l’emploi soutiennent les investissements. D’autre part, malgré les reculs, les mises en chantier se situeront à un niveau élevé. À la fin des années 1990, il y avait moins de 30 000 unités de logement construites par année.
De 2002 à 2012, le nombre de mises en chantier a été supérieur à la formation de ménages au Québec, ce qui a mené à une accumulation du stock de logements neufs invendus; ce qui nourrit aussi le ralentissement actuel des mises en chantier.
5. Les investissements des gouvernements
L’ensemble des investissements publics au Québec devrait reculer de 2,1% en 2013 et de 1,9% en 2014. Il restera toutefois significatif, se situant autour de 19 G$ au cours des prochaines années. La baisse survient après une croissance exceptionnelle durant la récession alors que les gouvernements sont intervenus pour soutenir l’économie.
6. Les investissements des entreprises
La hausse sera moindre qu’au cours des deux dernières années. Ces investissements avaient fait un bon de 6,5% en 2011 et 9,1% en 2012. Cette année, ce sera 4% et l’an prochain 5,6%. Le climat d’incertitude à l’échelle mondiale incitera à la prudence, mais le dollar canadien reste élevé et rend accessible la machinerie importée.
7. Le commerce extérieur
Les exportations représentent 45% du PIB québécois. En 2012, plusieurs facteurs ont freiné la progression du commerce extérieur du Québec, notamment la crise de la dette souveraine dans la zone euro, la croissance économique modérée aux Etats-Unis et au Canada et le ralentissement de la croissance des économies émergentes. Malgré cela, les exportations totales ont augmenté de 1,7%. Cette année, les prévisions de croissance atteignent 2,8% et l’an prochain, le gouvernement table sur une hausse de 3%, en comptant sur l’amélioration de la situation économique de l’Europe et l’accélération de la croissance chez le voisin américain.
En 2012, la demande américaine pour les produits québécois était toujours inférieure de 7,4% par rapport au sommet atteint en 2006.
8. La dette
La dette brute du gouvernement du Québec atteindra 193,6 G$ en 2013. Si on y ajoute la dette d’Hydro-Québec (39,4 G$), celle des municipalités (22,2 G$), celle des universités (1,8 G$) et celle des autres entreprises du gouvernement (1,5 G$), la dette du secteur public grimpe à 258,6 G$, ce qui représente 72% du PIB.
Le ministère des Finances préfère toutefois parler de la dette nette puisqu’elle est moins élevée… 180,6 G$ à la fin de 2013-2014, ce qui représentera 48,8% du PIB. À partir de 2015-2016, le gouvernement espère diminuer son importance à 47,5% du PIB, mais elle aura tout de même atteint le sommet de 189,9 G$.