Après 26 ans de règne chez Sous-Traitance Industrielle Québec (STIQ), Normand Voyer, 60 ans, quittera son poste de président et chef de la direction le 31 décembre. Il revient sur son long parcours à la tête de l'organisme.
«Depuis le début de l'année, nous avons mis un processus en place pour préparer la relève. L'objectif était de faire une transition sans turbulences, et nous avons exploré deux avenues», explique M. Voyer. STIQ a planché sur le recrutement d'un candidat en interne et à l'externe, et c'est la première option qui a été retenue.
Richard Blanchet, actuel directeur général adjoint et employé de STIQ depuis plus de 10 ans, prendra la relève dès le 1er janvier. «Nous commençons de plus en plus à l'exposer à ses futures responsabilités de direction et de porte-parole», raconte M. Voyer.
Quand il regarde tout le chemin parcouru depuis ses débuts, le dirigeant ne peut s'empêcher de sourire : «Je pars avec le sentiment du devoir accompli. Quand je suis entré en poste, nous avions un organisme à développer, à structurer et à établir à tous les points de vue. Aujourd'hui, nous comptons sur une trentaine de grands partenaires, et plus de 600 petites et moyennes entreprises utilisent nos services de façon occasionnelle ou récurrente chaque année», dit-il.
STIQ oeuvre au développement de chaînes d'approvisionnement dans les secteurs de l'aéronautique, des transports, de l'industrie électrique et des ressources minérales.
M. Voyer soutient qu'à ses débuts, l'organisme avait des enjeux de financement, de crédibilité et de valeur pour ses membres et clients. «J'ai géré ça un peu comme une PME. Il fallait réussir à convaincre rapidement les clients du secteur privé que l'organisme avait une raison d'être et pouvait obtenir une masse critique pour pouvoir être rentable», se rappelle-t-il.
À ses débuts, STIQ n'avait qu'environ un an et était financée à 100 % par de l'aide publique. Aujourd'hui, selon le dirigeant, l'organisme est autofinancé à 60 %, alors que le reste provient de subventions. «Au départ, notre budget annuel était de 230 000 $ alors qu'aujourd'hui, c'est 2,5 millions de dollars. Je ne pense pas qu'on va atteindre la pleine autonomie, mais il faut continuer de réduire notre vulnérabilité par rapport aux subventions», croit-il.
Solide base de données
M. Voyer affirme qu'au fil des ans, STIQ est parvenue à se bâtir une base de données solide, lui permettant de faire son travail de maillage entre les donneurs d'ordres et les sous-traitants. «Au départ, il y avait un énorme besoin d'information sur la capacité manufacturière des PME. Les grands partenaires cherchent une information rapide et de qualité en réponse à des besoins précis», explique-t-il, ajoutant que l'organisme remplit de 700 à 800 mandats de recherche de fournisseurs chaque année, ce qui a un impact positif sur le chiffre d'affaires des entreprises membres.
Un organisme en bonne santé financière
Normand Voyer se dit fier d'avoir réussi à bâtir une organisation en bonne santé financière. STIQ a généré un excédent de 276 213 $ en 2013. Celui-ci était de 154 713 $ un an plus tôt.
«Ça a été un travail de longue haleine. Les individus partent, mais les organismes restent. Il faut continuer d'avoir le souci de la qualité et de miser sur nos valeurs qui sont professionnalisme, indépendance, intégrité et rigueur», explique-t-il.
Son successeur, Richard Blanchet, est conscient qu'il aura de grands souliers à chausser à compter du 1er janvier, mais il se dit prêt à relever le défi.
«Dans notre domaine, Normand est très apprécié de tous nos partenaires, mais j'ai eu 10 ans de coaching de sa part, alors j'envisage le début de mon mandat avec confiance», dit-il.
M. Blanchet explique que sa priorité numéro un sera de mettre un nouveau plan stratégique en place. STIQ travaille actuellement à coucher le document sur papier et doit faire approuver le tout au conseil d'administration avant la fin de l'année. Le futur dirigeant estime qu'il est encore trop tôt pour divulguer les grandes orientations de ce plan.