Les temps sont durs pour les propriétaires de salles de cinéma au Québec. Malgré une légère hausse du nombre de projection (+0,1 %), l’assistance et les recettes ont respectivement diminué de 5 % et de 3,8 % en 2012.
C’est une des nombreuses statistiques de l’édition 2013 des « Statistiques sur l’industrie du film et de la production télévisuelle indépendante », une étude de l’Observatoire de la culture et des communications du Québec.
Ainsi, l’assistance dans les salles de cinéma est passée de 22,2 millions de personnes, en 2011, à 21,1 M l’an dernier. La fréquentation des salles est en chute constante depuis 2009, année où l’on avait enregistré 25,4 M d’entrées.
Même tendance du côté des recettes. Elles étaient de 185,8 M$ en 2009 et ont diminué à 170,1 M$ en 2012. La région de Montréal a affiché une baisse de son assistance de seulement 2 % l’an dernier, ce qui permet d’atténuer en partie les résultats des autres régions administratives, dont la diminution est sous la moyenne québécoise (- 5 %).
Selon les auteurs, la réussite ou l’échec de quelques films influence les résultats d’exploitation des cinémas. Toutefois, cette hypothèse n’explique pas la baisse actuelle de l’affluence en salle. En 2002, l’assistance totale a été de 29 M tandis que les 10 films les plus vus récoltaient 28 % des entrées. Dix ans plus tard, le film au sommet du palmarès (Skyfall) a été vu par un peu moins de 900 000 personnes alors qu’il faut un minimum d’un million d’entrées pour faire partie du palmarès des 20 films les plus vus depuis 1985.
Cinéma québécois : production faste, la famine au guichet
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Le cinéma québécois n’échappe pas à la tendance générale de la diminution d’assistance et des recettes. Malgré 69 nouveautés québécoises sur les 818 longs métrages projetés en 2012 – un sommet, la part de l’assistance aux films québécois par rapport à l’ensemble des films a été de 5,8 %, le pire résultat depuis l’an 2000. En 2011, cette part était de 10,7 %.
De 2003 à 2007, la part de l’assistance du cinéma québécois a varié de 10,6 % (2007) à 19,2 % (2005).
Cette situation a eu une influence directe sur les recettes de 8,9 M$ des films d’ici, le pire résultat depuis l’an 2000 (6,1 M$). En 2011, les recettes québécoises avaient été de 17 M$.
C’était la première fois, en 2012, qu’aucun film québécois ne faisait partie des 10 films les plus vus au Québec au cours d’une année. Avec 294 559 spectateurs, Omertà a pris le 17e rang des films les plus vus. Si, en 2011, huit films québécois avaient attiré au moins 100 000 spectateurs, seulement trois longs métrages ont accompli le même exploit l’an dernier.
Adieu pellicule
Les projecteurs analogiques – oui, la bonne vieille pellicule –, est en voie d’aller directement au musée du cinéma. Les projections numériques ont attiré 87 % de l’assistance totale dans les cinémas l’an dernier, soit 18 M d’entrées. Cette part se divise entre les projections 2D (67 %) et les projections 3D (20 %).
Les projections analogiques (35 MM) ont attiré 11 % de l’assistance.
Les projections numériques représentaient seulement 45 % de l’assistance en 2011 tandis que les projections analogiques totalisaient le reste (55 %).