L'avenir des jeunes chômeurs dans le monde, déjà durement touchés par la crise, va rester sombre, selon la dernière étude de l'OIT (organisation internationale du travail), publiée mardi à Genève.
Selon l'OIT, «le taux de chômage parmi les jeunes va encore s'aggraver à l'échelle mondiale parce que les retombées de la crise de l'euro se propagent des économies avancées vers les économies émergentes», indiquent les experts de l'OIT.
Selon les nouvelles prévisions de l'OIT, le taux de chômage des jeunes va s'élever en 2017 à 12,9%, en hausse de 0,2 point de pourcentage par rapport aux prévisions de 2012 (12,7%).
En janvier dernier, l'OIT avait prévu un taux de chômage global de 12,7% des jeunes d'ici 2016.
Depuis janvier, la situation s'est particulièrement détériorée pour les prévisions concernant la Chine.
Découragement, page 2
En janvier, l'OIT prévoyait que le taux de chômage des jeunes allait reculer de 9,5% en 2012 à 9,0% en 2016. «Désormais, nous tablons sur une aggravation du chômage à 10,4%» pour la zone de l'Asie de l'Est, qui comprend la Chine, la Mongolie et la Corée, a indiqué M. Ekkehard Ernst, l'auteur principal du rapport et responsable de l'Unité des tendances de l'emploi de l'OIT.
Ce sont cependant les jeunes d'Afrique du Nord et du Moyen-orient qui sont le plus touchés par le chômage, avec une prévision de taux de chômage de 27,5% en 2012 en Afrique du Nord et de 26,4% au Moyen-Orient.
A moyen terme, d'ici 2017, le taux de chômage des jeunes dans le monde devrait s'élever à 12,9%. En Afrique du Nord, ce taux devrait s'élever à 26,7% et au Moyen-Orient à 28,4%.
«Même dans les pays qui enregistrent des signes précoces de reprise de l'emploi et où des postes vacants s'ouvrent, de nombreux jeunes chômeurs ont du mal à décrocher un emploi», relève l'OIT.
«Cela conduit au découragement et à l'augmentation du taux de ceux qui ne sont ni au travail, ni scolarisés ni en formation parmi les jeunes», a relevé Ekkehard Ernst.
"Il y a aujourd'hui environ 5 millions de jeunes dans les pays développés qui entrent dans cette catégorie", a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse.
Les NEET, nouveau qualitifif pour la jeune génération, page 3
Pour qualifier ces jeunes, l'OIT emploie un acronyme, les NEET (pour neither in employement, education or training, soit ni en emploi ou à la recherche d'un emploi, ni en éducation et ni en formation).
Pour sortir les jeunes chômeurs de la précarité, l'expert préconise le recours à des systèmes de garanties d'emploi et à la priorité accordée à la formation. Cela pourrait "contribuer à sortir les chômeurs de la rue pour les intégrer à des activités utiles, leur offrant une protection contre de nouvelles tensions économiques", a-t-il estimé.
Selon l'étude, ces garanties pour les jeunes n'auraient qu'un faible coût dans les pays européens, estimé à moins de 0,5% du PIB.
«En période de restrictions budgétaires, cela peut sembler une lourde charge additionnnelle, mais elle sera inférieure aux coûts supplémentaires qu'engendre l'éloignemement durable des jeunes chômeurs ayant perdu contact avec le marché du travail», selon l'étude de l'OIT.
Des pays tels que l'Autriche, le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède ont mis en place des programmes de garanties d'emploi pour les jeunes.
En Suède, un programme pour les jeunes est entré en vigueur dans les années 80 et révisé en 2007. Il prévoit notamment des exonérations fiscales pour les employeurs. Le programme a un coût estimé à moins de 0,1% du PIB du pays en 2008, a indiqué l'OIT.
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