Le groupe américain Wal-Mart, numéro un mondial de la distribution, a ouvert une enquête pour déterminer dans quelle mesure des responsables ont fait usage de la corruption pour s'étendre rapidement au Mexique, rapporte le New York Times.
Pendant ce temps, l'action du détaillant décroche de 4,5 % vers 10h05, ou 2,83 $ US, à 59,62 $ US.
Cette enquête "est toujours en cours à l'heure actuelle", a indiqué David Tovar, un porte-parole du groupe, au quotidien. "Nous ne disposons pas encore de tous les éléments".
Selon le New York Times, en septembre 2005, un ancien dirigeant de Wal-Mart Mexico, la plus grosse filiale de Wal-Mart hors des États-Unis, a affirmé à la société que son extension rapide au Mexique avait été obtenue par la corruption.
Selon cet ancien dirigeant, Wal-Mart de Mexico avait distribué plus de 24 M$ US en pots-de-vin pour obtenir rapidement les permis de construire qui lui ont permis de s'implanter partout.
Wal-Mart, écrit le New York Times, a alors mené sa propre enquête, qui a confirmé qu'il y avait "des raisons de penser que les lois américaines et mexicaines avaient été violées", selon un rapport cité par le journal, mais a décidé de garder ce rapport secret.
Bien que, selon les résultats de cette enquête, il ait été à la tête de cette campagne de corruption, le patron de Wal-Mart de Mexico, Eduardo Castro-Wright, a été promu vice-président de Wal-Mart en 2008, note encore le quotidien.
Wal-Mart a réagi à l'article du New York Times de samedi en se disant "très préoccupé" par ces accusations. Tout en soulignant qu'elles portaient sur des faits "vieux de plus de six ans", le groupe "tente vraiment de savoir ce qui s'est passé", a précisé David Tovar.
"Nous ne tolèrerons aucune violation de la loi américaine sur la corruption à l'étranger, où que ce soit et à aucun niveau de la société", a-t-il ajouté.
Selon M. Tovar, les autorités américaines ont été tenues au courant de l'enquête du groupe.
"Nous avons contacté de notre propre chef le ministère de la Justice et l'Autorité américaine des marchés financiers (SEC) afin de leur exposer les tenants et les aboutissants de cette affaire", a-t-il indiqué au New York Times.
La direction du groupe a, selon lui, également prévenu ses actionnaires en décembre qu'une enquête était en cours.