Avec l’achat de 19 pharmacies Paragon dans l’Ouest canadien, Shoppers Drug Mart/Pharmaprix (Tor., SC, 40,73 $) donne le coup d’envoi à la consolidation de son industrie, dans la foulée de la réforme des prix des médicaments génériques.
La transaction de 75 millions de dollars est mineure et chèrement payée, à première vue.
Dans un marché boursier à la baisse mercredi le 23 mai, le titre du principal pharmacien au pays est stable.
Voici la réaction de sept analystes :
Patricia Baker, Banque Scotia :
« Après beaucoup d’anticipation, Shoppers acquiert les actifs de 19 pharmacies et leur centre d’approvisionnement en Colombie-Britannique, en Alberta et au Manitoba. Shoppers est particulièrement bien placée pour profiter de la consolidation prévue des pharmacies indépendantes, au cours des prochaines années. Cette transaction n’est que le début. D’autres transactions nourriront sa croissance ».
L’analyste maintient son cours-cible de 48 $, soit une appréciation potentielle de 20 %.
Keith Howlett, Valeurs mobilières Desjardins :
« Les éléments d’actif acquis représentent moins de 1 % du bénéfice d’exploitation de Shoppers. L’impact annuel sur son bénéfice est estimé à 0,03 $ par action. Cette transaction est un signe tentatif que la consolidation tant attendue des pharmacies se met en branle ».
M. Howlett ne touche pas à son cours-cible de 42 $, ni à sa recommandation de conserver l’action de Shoppers.
Peter Sklar, BMO Marchés des capitaux :
« À première vie, le prix d’achat de 75 M$ pour les 19 pharmacies Paragon et leurs trois centres d’approvisionnement apparaît cher, soit 14 fois le bénéfice d’exploitation. Toutefois, les éléments d’actifs acquis deviendront rapidement plus productifs et rentables une fois intégrés au réseau de Shoppers. Shoppers éliminera les fonctions de siège social, ainsi que la rémunération aux propriétaires. Shoppers paie environ 83 $ par ordonnance, ce qui se compare à la valeur de 102 $ par ordonnance que l’on peut déduire de la valeur d’entreprise accordée à Shoppers. Cette transaction rassurera les investisseurs qui s’impatientaient de voir Shoppers conclure l’achat de pharmacies affaiblies par la réforme des médicaments, afin de se donner une nouvelle source de croissance ».
M. Sklar réitère sa recommandation d’achat et son cours-cible de 48 $.
Derek Dley, Canaccord Genuity :
« Shoppers paie un prix raisonnable de 3,4 M$ par pharmacie pour Paragon. Cela se compare bien à la valeur de 7,8 M$ attribuée à chacune des pharmacies de Shoppers. Shoppers paie aussi environ 8,5 fois le bénéfice d’exploitation de Paragon une fois les dépenses administratives éliminées. La transaction ne change en rien le fait que Shoppers doit combattre la réforme des médicaments. La Colombie-Britannique sera sans doute la prochaine province à abaisser davantage le prix des médicaments génériques ou les rabais consentis ».
M. Dley juge que le titre de Shoppers est déjà justement évalué, compte tenu de l’effet négatif qu’aura la réforme sur ses marges.
Michael Van Aelst, Valeurs mobilières TD :
« La transaction est mineure, mais revêt une valeur stratégique. Les pharmacies Paragon sont bien situées pour être servies par le réseau de distribution de Shoppers. L’achat augmente aussi le nombre de ses pharmacies de 5 à 6 % dans chacune des trois provinces et lui apporte un volume de 900 000 ordonnances par année. De plus, Shoppers étendra son service d’approvisionnement de médicaments MediSystem aux 5 000 lits de longue durée que sert Paragon en Colombie-Britannique et au Manitoba ».
M. Van Aelst considère que le titre de Shoppers est déjà bien évalué, compte tenu de la croissance inférieure à 10 % que le pharmacien affichera, au cours des deux prochaines années.
David Hartley, de Credit Suisse :
« Avant les synergies, Shoppers paie 8,9 fois le bénéfices d’exploitation pour Paragon, tandis que Shoppers vaut 7,9 fois son propre bénéfice d’exploitation. Shoppers pourra tirer des économies de 5 M$ en optimisant son réseau de diistribution et son pouvoir d’achat et en réduisant le personnel. Les meilleures ventes viendront ensuite par l’introduction de ses marques maison ».
M. Hartley juge l’évaluation de Shoppers attrayante, compte tenu de sa capacité de distribuer de ses flux en dividendes croissants et rachats d’actions. Cours-cible : 48 $.
Vishal Shreedhar, Financière Banque Nationale :
« La transaction améliore un peu le profil de croissance de Shoppers et cadre avec sa stratégie de consolider le marché des prescriptions. L’achat augmente aussi le nombre de ses magasins de 1,5 % et ses revenus de 0,7 %. Shoppers saura améliorer la performance de Paragon en imposant ses meilleures pratiques et en exploitant son pouvoir d’achat ».
M. Shreedhar maintient son cours-cible de 45 $, pour une appréciation potentielle de 13 %.