Québecor se méfie de l’acquisition d’Astral Media par Bell parce qu’elle confère au conglomérat médiatique un contrôle sur un trop grand nombre de chaînes spécialisées selon le président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau.
« Nous devons nous en inquiéter », a dit M. Péladeau lors d’une conférence de presse en marge de l’assemblée annuelle des actionnaires à Montréal ce midi. « Bell va contrôler 51 chaînes spécialisées. Il n’y a aucun autre endroit en Occident où un distributeur possède un aussi grand nombre de chaînes spécialisées », a-t-il précisé.
La situation devrait alarmer, non seulement les autorités, mais aussi les consommateurs « lorsque l’on regarde les pratiques d’affaires de Bell », a ajouté le dirigeant de Québecor.
Quelques petits distributeurs indépendants ont formé une alliance avec Cogeco et Telus pour déposer une plainte au Conseil canadien de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), rappelle M. Péladeau.
«Je contrôle tous les médias»
«Je contrôle tous les médias»
Ses craintes sur le trop grand contrôle de médias par une même entreprise ne l’ont pas empêché de blaguer sur le sujet plus tôt pendant l’assemblée des actionnaires.
« Je m’adresse aux médias maintenant, mais de toute façon je les contrôle tous », a-t-il lancé, sourire en coin, en discutant de son implication à la Fondation de l’entrepreneurship.
Québecor n’a pas l’intention de s’engager pour autant dans les démarches devant le CRTC, mais reste aux aguets puisque d’autres instances administratives, comme le Bureau de la concurrence, pourraient s’intéresser à la transaction entre Bell et Astral.
L’entreprise a profité de l’assemblée pour confirmer qu’elle change sa raison sociale afin de la franciser. La résolution permet d’ajouter un accent aigu au premier « e » de Québecor désormais.
L'entreprise a aussi plus que doublé son bénéfice net au premier trimestre 2012, à 72,9 M$ selon les résultats publiés ce matin.
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