PRIMEUR. Bell Média veut abolir près de 400 emplois d’ici le mois de janvier, a appris LesAffaires.com. Les licenciements sont prévus dans la foulée de l’acquisition d’Astral par Bell, selon deux sources bien au fait des plans de l’entreprise médiatique.
Bell s’est donné l’objectif d’abolir entre 380 et 450 postes. Les gestionnaires ont jusqu’à la fin de l’exercice, qui se termine le 31 décembre, pour déterminer lesquels.
«Le délai est prévu pour permettre aux dirigeants qui accueillent de nouveaux employés de prendre le temps de les connaître et de regarder la structure», explique l’une des deux sources, qui n’a pas souhaité être identifiée afin de parler librement.
Bell Média réduit actuellement le nombre de «postes qui se chevauchent» chez Astral et Bell Média à Toronto et à Montréal, confirme Olivier Racette, porte-parole de la société. Le chiffre de 400 emplois est «grandement exagéré», répond-il. «Nous ne pouvons confirmer le nombre exact de postes touchés pour l’instant», ajoute M. Racette.
Astral est officiellement passée dans le giron de Bell le 7 juillet dernier dans le cadre d'une transaction évaluée à 3,2 G$. Critiquée par des concurrents et des membres de la société civile, la transaction s’était opposée à un premier refus du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) en octobre dernier. Après une deuxième tentative, le tribunal administratif a donné le feu vert au mariage des deux entreprises le 27 juin dernier.
La restructuration a commencé
La restructuration a commencé
Bell Média a informé ses employés que des abolitions de postes seraient annoncées d’ici la mi-août, affirme un employé, qui n’est pas au courant des plans de restructuration. «C’est un secret de polichinelle qu’il y aura des coupures, mais on ne sait pas combien, raconte-t-il. Les gens attendent de voir si leur poste sera confirmé.»
Le départ de gestionnaires a déjà été annoncé aux employés. «Ça bouge beaucoup en ce moment», constate l’employé.
Une trentaine de cadres ont été remerciés récemment, selon les informations rapportées par Argent la semaine dernière. La mesure permettrait à Bell Média d’économiser 5 M$.
Les mises à pied étaient inévitables, une fois l’acquisition complétée, selon Phillip Huang, analyste d’UBS. «Nous croyons qu’il y a beaucoup de tâches qui se chevauchent entre Bell Média et Astral et nous anticipons qu’il y aura d’importantes synergies», écrivait l’analyste dans une note publiée après le dévoilement de l’entente de Bell et Astral au printemps 2012.
Même si elle reconnaissait que des emplois pourraient être perdus, Bell avait présenté la transaction comme un moindre mal pour les travailleurs que le démantèlement d’Astral. «Le refus de cette transaction, ou nous forcer à nous départir d’actifs, va ultimement mener à la destruction de la grande entreprise que Ian Greenberg [le président et chef de la direction d’Astral Média, ndlr] et son équipe ont bâtie, et à des pertes d’emplois significatives au Québec et ailleurs», avait-il déclaré lors des premières audiences devant le CRTC en septembre.
Astral avait 2 800 employés, dont 1 400 au Québec. Bell compte 17 000 employés au Québec.