La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) prédit que l'activité devrait rester stable sur le marché de l'habitation au Canada en 2012 et 2013, avec peu de changement par rapport à 2011 en ce qui a trait aux prix, aux mises en chantier et à la vente de logements existants.
Dans son plus récent rapport sur les perspectives du marché de l'habitation au pays, rendu public lundi, l'organisme explique la situation par l'actuelle croissance "modérée" de l'économie canadienne et le fait que les taux hypothécaires devraient être maintenus aux faibles niveaux observés depuis un bon moment.
"Étant donné que l'économie canadienne est en voie de connaître une croissance modérée et que les taux hypothécaires devraient demeurer bas, la construction résidentielle et les ventes de logements existants resteront en 2012 près des niveaux enregistrés en 2011", a affirmé l'économiste en chef adjoint à la SCHL, Mathieu Laberge.
Les faibles taux hypothécaires et la demande élevée ont fait grimper les prix des logements dans les grands centres urbains tels que Toronto et Vancouver, de sorte que plusieurs spécialistes ont prévenu que la bulle immobilière pourrait éclater lorsque les taux recommenceront à augmenter.
Malgré cette mise en garde et les craintes de hauts responsables gouvernementaux, qui jugent que les Canadiens s'endettent trop, le marché immobilier a peu évolué au cours des deux dernières années, alors que la croissance des prix a ralenti mais n'a pas retraité dans la plupart des secteurs.
La SCHL s'attend à ce que le prix moyen d'un logement soit de 368 900 $ cette année et de 379 000 $ l'an prochain.
"La légère hausse du prix moyen cadre avec la conjoncture équilibrée du marché qui a été observée en 2011 et qui devrait se maintenir en 2012 et 2013", a écrit l'organisme.
Le nombre de mises en chantier devrait être d'environ 190 000 en 2012 et de 193 800 en 2013.
Les ventes de logements existants devraient se chiffrer à environ 457 300 en 2012, puis devraient augmenter en 2013 pour atteindre 468 200.
Au Québec, les effets de la lente expansion économique seront annulés par les conditions d'emprunt toujours avantageuses et par la conjoncture démographique, qui favoriseront la construction résidentielle en 2012 et 2013, prédit la SCHL.
"Le climat d'incertitude actuel entourant les perspectives économiques à l'étranger se traduira par un affaiblissement des dépenses des ménages et des investissements privés dans la province. Compte tenu de ces facteurs, on prévoit que le produit intérieur brut de la province progressera de 1,8 pour cent en 2012 et de deux pour cent en 2013. Ce contexte, conjugué à l'équilibre accru du marché de la revente, modérera la demande de logements neufs", a affirmé l'économiste régional à la SCHL pour le Québec, Kevin Hughes.
Le retour à un marché plus équilibré se traduira en 2012 et 2013 par un ralentissement de la progression des prix de revente dans la province, qui se chiffreront en moyenne à 257 300 $ cette année et à 262 500 $ l'an prochain, et présenteront ainsi des hausses annuelles d'environ deux pour cent, estime la SCHL.