Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a publié mercredi son Énoncé économique de l'automne, présenté comme la réponse du gouvernement canadien aux défis posés à la concurrence par la réforme fiscale au sud de la frontière. En voici les points saillants:
- les nouvelles mesures pour stimuler les investissements au Canada coûteront 17,1 milliards $ sur cinq ans, dont près du tiers pendant l'exercice 2019-2020;
- les déficits ne commenceront pas à baisser avant 2021-2022; Ottawa s'attend à un déficit de 18,1 milliards $ au cours du présent exercice et de 19,6 milliards $ l'an prochain;
- le fardeau de la dette publique, mesuré par le ratio de la dette brute au PIB, devrait s'élever à 30,9 pour cent au cours de l'exercice, avant de diminuer progressivement pour atteindre 28,5 pour cent en 2023-2024;
- le déficit mensuel était de 1,4 milliard $ en septembre, comparativement à 3,3 milliards $ l'an dernier. Depuis le début de l'exercice (avril à septembre), Ottawa affiche un excédent de 1,2 milliard $, comparativement à un déficit de 6,2 milliards $ pour la même période l'an dernier;
- le gouvernement croit que les nouvelles dépenses n'alourdiront pas davantage les déficits parce qu'une économie vigoureuse augmentera ses recettes fiscales de 22 milliards $ au cours des cinq prochaines années par rapport aux prévisions du budget de février;
- de nouveaux incitatifs fiscaux pour encourager les investissements au Canada atteindront 14 milliards $ sur cinq ans. Les mesures consistent notamment à permettre à certains fabricants et aux technologies vertes d'amortir immédiatement leurs dépenses en immobilisation;
- Ottawa investit 800 millions $ supplémentaires sur cinq ans dans son Fonds stratégique pour l'innovation, afin de stimuler les investissements dans l'ensemble de l'économie; l'industrie forestière recevra 100 millions;
- Le gouvernement fédéral met en place une stratégie de diversification des exportations visant à augmenter de 50% d'ici 2025 les ventes vers les pays autres que les États-Unis;
- le secteur journalistique canadien obtient un coup de pouce fédéral grâce à un ensemble d'incitatifs fiscaux estimés à 600 millions $ sur cinq ans, notamment des crédits d'impôt liés à l'embauche et aux abonnements. Les médias pourront aussi devenir des organismes de bienfaisance et remettre des reçus pour fins d'impôt;
- un nouveau fonds à vocation sociale permettra aux organismes de charité ou sans but lucratif de financer de nouveaux projets. Ottawa dégagera 755 millions $ sur 10 ans dans l'espoir de générer une activité économique de 2 milliards $ et de créer jusqu'à 100 000 emplois;
- la réglementation, la bureaucratie et les irritants au commerce intérieur feront l'objet d'une réforme, alors qu'Ottawa souhaite collaborer avec les provinces pour rationaliser et harmoniser les exigences commerciales dans l'ensemble du pays;
- Ottawa consacrera environ 49 millions $ par an au rétablissement des stocks de poisson sauvage, et à la création de fonds pour la pêche au Québec et en Colombie-Britannique;
- le financement accordé à Nutrition Nord Canada sera augmenté de 13 millions $ par an, afin de réduire le coût des aliments dans le Nord et de réduire les dépenses liées à la chasse et la cueillette traditionnelles.