Le directeur parlementaire du budget estime que les trois mesures annoncées par Ottawa pour aider les personnes à faible revenu, les familles et les personnes âgées à surmonter le choc économique de la COVID-19 coûteront plus de 8 milliards $ au trésor public.
Dans des rapports publiés jeudi, Yves Giroux indique d’abord que le paiement du crédit spécial pour la TPS à 13,2 millions de personnes coûtera 5,67 milliards $. Par ailleurs, l’augmentation de l’Allocation canadienne pour enfants de 300 $ par enfant pour le mois de mai à 3,4 millions de bénéficiaires coûtera 1,9 milliard $, estime le bureau de M. Giroux. L’allocation moyenne sera de 556 $ par bénéficiaire.
Enfin, la réduction de 25% du montant que les personnes âgées devront retirer cette année de leur Fonds enregistrés de revenu de retraite (FERR) coûtera 506,5 millions $ au trésor public, selon le directeur parlementaire du budget.
Le DPB a publié ces rapports quelques heures avant que le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, ne réponde aux questions des députés sur le Plan d’intervention économique du Canada pour répondre à la COVID-19, devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes. À ce jour, ce plan d’intervention fédéral est évalué à plus de 250 milliards $, dont plus de 105 milliards $ en aide financière directe aux travailleurs et aux entreprises.
Le ministre Morneau estimait mercredi que deux de ces mesures auraient un coût combiné de 95 milliards $ — 71 milliards $ pour la subvention salariale de 75 pour cent aux entreprises, et 24 milliards $ pour la Prestation canadienne d’urgence aux travailleurs qui ont perdu leur revenu d’emploi en raison de la COVID-19.
Une analyse publiée jeudi matin par le Centre canadien de politiques alternatives a toutefois estimé que le tiers des chômeurs, 862 000 Canadiens, ne recevront rien des programmes fédéraux — ni la nouvelle Prestation canadienne d’urgence, ni l’assurance-emploi.
Environ 1,2 million de Canadiens cherchaient déjà du travail avant que la COVID-19 ne mette l’économie en pause, selon l’analyse. L’économiste principal du centre, David Macdonald, estime que la moitié d’entre eux n’étaient déjà pas admissibles à l’assurance-emploi et qu’ils ne seront pas non plus admissibles à la nouvelle Prestation d’urgence, parce que leur emploi n’a pas cessé en raison du coronavirus.