" Le gros de la tempête est passé, mais il y a beaucoup de fragilité, dit Simon Prévost, président des Manufacturiers et Exportateurs du Québec. Mes membres sont plus inquiets qu'il y a six mois. "
Il semble que le pire soit passé pour les entreprises manufacturières du Québec, si on regarde l'évolution des chiffres clés depuis le début de l'année. Toutefois, les fabricants retiennent leur souffle, conscients des risques que représente une possible rechute de l'économie des États-Unis.
Deux mauvaises nouvelles nourrissent ce climat d'incertitude. Les exportations de biens ont reculé de 7,3 % en termes réels de juin à juillet, notamment dans des principaux secteurs de l'économie de la province, comme les avions. Autre déconvenue, les ventes des manufacturiers québécois ont regressé de 2,9 % en juillet.
Près de 12 000 emplois supplémentaires
Ces nuages ne doivent pas occulter la tendance à la hausse de la production manufacturière au cours des sept premiers mois de 2010, et ce, après trois années de décroissance.
" À Montréal, le secteur manufacturier sera en croissance cette année ", dit Mario Lefebvre, directeur du centre des études municipales du Conference Board du Canada. On dénombrait, en août, près de 12 000 emplois de plus qu'il y a un an dans le secteur manufacturier de la région métropolitaine de recensement de Montréal. La saignée s'est arrêtée ".Les emplois créés le sont dans l'industrie textile et celle du papier. Dans des secteurs plus lourds, comme le transport, la production de machinerie et les produits métalliques, l'hémorragie continue.
Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, tempère quelque peu l'enthousiasme de M. Lefebvre.
" La baisse du carnet de commandes dans l'aéronautique n'augure rien de bon pour les exportations ", estime-t-elle. Le Mouvement Desjardins croit maintenant que la relance prévue pour 2010 sera retardée d'un an.
L'investissement en croissance
Les nouvelles sont également encourageantes dans le domaine de l'investissement des entreprises. De 2004 à 2008, la croissance annuelle moyenne des investissements en machinerie et outillage a été de 7 à 8 % au Québec, remarque M. Lefebvre. Ils ont dégringolé en 2009 pendant la récession. Mais ils sont en remontée cette année.
" Voilà un signe positif qui démontre que les entreprises ont la volonté de moderniser leurs installations et, par conséquent, d'améliorer leur productivité ", a écrit Mme Bégin, le 22 septembre, dans une note sur les exportations du Québec.