Une aide gouvernementale de 15M$, dont 5 M$ en subvention, auront permis au Québec d’arracher à l’Ontario l’implantation de la française Aerolia, un filiale du géant aéronautique EADS, qui lui semblait pourtant promise.
Spécialisée dans la fabrication de structures aéronautiques, Aerolia est le fournisseur de premier rang qu’a choisi Bombardier pour assembler les fuselages centraux de sa prochaine génération d’avions d’affaires, les Global 7000 et 8000. Or, comme l’assemblage final de ces aéronefs se fera en banlieue de Toronto, la logique voulait que l’entreprise s’implante dans cette province.
Mais c’était sans compter l’intervention de l’équipe de Pierre Brouillard, un ancien haut dirigeant de Bombardier, aujourd’hui à l’emploi de Montréal International. Son travail de démarchage, d’une durée de quatre ans, aura réussi à transformer les plans de l’entreprise, a déclaré en conférence de presse, le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation (MDEIE), Sam Hamad.
Au cours des prochains mois, Aerolia dévoilera le lieu d’implantation de son siège social et de sa nouvelle usine d’une superficie de 10 000m2 qu’elle entend construire dans la région de Montréal. «Toutes les options sont sur la table ; Mirabel, la rive-sud et l’ouest de l’île de Montréal seront toutes envisagées», a indiqué Marie-Agnès Vève, ancienne patronne d’Eurocopter en Ontarion, devenue en janvier présidente-directrice générale d’Aerolia Canada.
Pour l’heure, l’entreprise prévoit investir quelque 4,7M$ d’ici la mi-2013 dans l’aménagement de cette nouvelle usine. Cette dernière se composera pour l’essentiel d’un banc d’essai des structures et d’un atelier de peinture. Elle sera chargée de la préparation finale des composants, avant leur livraison à Bombardier, lesquelles lui proviendront assemblés de ses usines françaises et tunisiennes.
Quelque 150 travailleurs seront embauchés pour répondre aux nouveaux besoins de l’entreprise. On parle d’une vingtaine d’ingénieurs et d’environ 130 travailleurs industriels. Aerolia prévoit consacrer quelque 77,7M$ sur trois ans, à titre de paiement de salaire de ces employés.
Ce qui fait dire au gouvernement du Québec, actuellement en pré-campagne électorale, que le projet d’Aerolia s’élève à 82,4M$ (77.7M$ + 4,7M$). De cette somme, le gouvernement du Québec prête 10M$ et verse 5M$ à titre de subvention (non remboursable). À peu de chose près, cette subvention équivaut aux frais de construction de la nouvelle usine dans laquelle Aerolia entend s’établir.
D’autres éléments, autres que financiers, auraient évidemment joué en faveur de Montréal. Parmi eux, le pdg d’Aerolia, Christian Cornille a fait valoir la qualité du dossier préparé par Montréal International, la proximité de Bombardier (dont le siège est à Montréal), et le désir de bâtir une nouvelle chaîne d’approvisionnement, composée d’entreprises locales.
Le nom de ces fournisseurs de deuxième et troisième ordre, capable d’accompagner l’entreprise dans son développement nord-américain, seront connus au cours des prochaines semaines. Mais déjà, L-3 Communications, de Mirabel, serait du nombre.
En 2011, les effectifs d’Aerolia s’établissaient à 2 900 personnes et ses ventes à 1,2G$, un chiffre que l’entreprise espère voir rapidement doubler. À terme, Aerolia vise à devenir le deuxième intégrateur aéronautique en importance dans le monde.
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