[Photo : Projet de la Romaine – Hydro-Québec]

Le Plan Nord est mort, paraît-il, s’il faut en croire certaines manchettes.

Objection : ce qui n’existe pas ne peut pas mourir.

Blogue. Dès le début, le « Plan Nord »  a d’abord et avant tout été une appellation. On voulait frapper l’imagination en regroupant dans une expression imagée une série de projets liés au Nord qui, par hasard, se développaient en même temps. Loin de dépendre d’une stratégie concertée, ils ont été lancés en vertu d’un contexte qui n’a rien à voir avec le seul Québec : la demande internationale pour des ressources de base.

Le « Plan » est peut-être condamné, mais pas le Nord. Et ça n’a rien à voir avec le nouveau gouvernement, quelles que soient ses objections ou ses prétentions. D’accord, il peut en faire dérailler certaines composantes s’il est trop gourmand – nous ne sommes pas seuls sur terre -, mais le mot de la fin dépend d’ailleurs. Y aura-t-il suffisamment d’appétit pour ce que le sous-sol québécois peut offrir ?

À court terme, rien n’est moins sûr. L’économie ralentit un peu partout. À plus long terme, probablement.

Le Québec est fabuleusement doté. À part la Russie, aucune autre juridiction sur terre ne possède autant de ressources. Eau, bois, fer, or, cuivre, titane, nickel, diamants, lithium, terres rares, pétrole et cie, sans compter ces pestiférés – version québécoise - que sont l’uranium et le gaz naturel, nous devrions être immensément riches. Or, dans la dernière évaluation de Statistique Canada sur l’augmentation des salaires à travers le pays, sur une base annuelle, le Québec est bon dernier pour l’ensemble du Canada !

C’est gênant. Comme si nous étions trop humbles pour faire valoir nos forces.

Le Nord offre de nouvelles perspectives, dont le Sud peut lui aussi profiter. Mais il faudra arrêter de s’enfarger sur les termes.

Mort, le Plan Nord ? Peut-être. Mais pas le Nord. Sinon, nous sommes cuits.