Le pessimisme des Québécois à l'égard de leur situation financière et celle de la province risque de donner du fil à retordre aux détaillants québécois.
Une étude du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), présentée ce mardi, montre que les consommateurs de la province manque de confiance en l'économie et montrent peu d’espoir d’amélioration de leur situation financière au cours des prochains mois.
Par exemple, pas moins de 20% des répondants estiment que la situation financière de leur ménage s’est détériorée depuis six mois et une majorité de répondants estime que la situation financière de leur ménage demeurera la même au cours des six prochains mois.
Comparativement à l’an dernier par contre, moins de répondants croient que leur situation s’améliorera. C’est le cas de 21% cet automne, comparativement à 23% en 2012.
Plus: La confiance des consommateurs du Québec demeure déprimée
Cette étude est préparée par le CQCD, en collaboration avec le Groupe Altus. L’échantillon de cette enquête est composé de 1 000 adultes. Ces derniers ont répondu au sondage téléphonique entre les 5 et 19 septembre 2013. La marge d’erreur de ces résultats s’établit à plus ou moins 3,2%, 19 fois sur 20.
Les deux-tiers des répondants (67%) blâment une augmentation du coût de la vie et 21% une baisse de salaire future pour expliquer une détérioration à venir de leur niveau de vie.
Le Québec en difficulté ?
S’ils sont pessimistes quant à leur situation financière, les Québécois ne sont pas plus optimistes quant à la situation économique de la province. Pas moins de 38% d’entre eux s’attendent à ce qu’elle se détériore au cours des six prochains mois, tandis que seulement 12% s’attendent à s’améliore.
À pareille date l’an dernier, 30% seulement s’attendaient à ce qu’elle se détériore et 17 % s’attendaient à ce qu’elle s’améliore. Dans le dernier cas, on parle d’une diminution de 30% de l’optimisme des consommateurs du Québec.
«La grève de la construction, les travaux de la Commission Charbonneau, la possibilité d'augmentation des taux d'intérêt sont tous des éléments qui peuvent expliquer la perception des Québécois, affirme Léopold Turgeon, président-directeur général du CQCD.
À plus long terme (trois ans), les Québécois se montrent aussi moins optimistes que l’an dernier. Moins de Québécois qu’il y a un an (-10,8%) s’attendent à une croissance économique, tandis qu'une plus forte proportion (+7%) qu’il y a un an s’attend à ce que le Québec traverse une période de récession et d’augmentation du chômage.
Baisse des dépenses
Par ailleurs, les deux-tiers des Québécois (66%) s’attendent à ce que les revenus de leur ménage augmentent moins rapidement que les prix en général, 48% croient que le moment est mal choisi pour des achats importants et 80% affirment ne pas prévoir d’achat important comme une maison ou une voiture aux cours des six prochains mois.
Les Québécois prévoient réduire leurs achats dans un grand nombre de catégorie, dont les articles de sport et de plein air, les jouets, les restaurants, les divertissements. Seul leurs dépenses en biens mode pourrait augmenter. L’an dernier, les Québécois prévoyaient réduire leurs dépenses dans une seule catégorie, celle des appareils audio ou vidéo.
Plus: La confiance des consommateurs du Québec demeure déprimée