Ces chiffres corrigés des variations saisonnières sont supérieurs aux prévisions des analystes, qui tablaient sur 658 000 suppressions d'emplois nettes. La progression du taux de chômage est en revanche conforme à leurs attentes.
Ce recul de l'emploi en mars est le dernier d’une longue série : février avait été marqué par 651 000 pertes d'emplois, janvier par 655 000, et décembre fut le plus catastrophique depuis 1949, avec 681 000 postes éliminés.
«Depuis le début de la récession, les pertes d'emplois ont atteint 5,1 millions, dont 3,3 millions ont eu lieu simplement au cours des 5 derniers mois», ajoute le département du Travail.
Les pertes d’emplois sont réparties dans tous les secteurs, allant de l’industrie aux services et à la construction. L’emploi dans le secteur gouvernemental est aussi en recul de 5000 postes.
Selon Meny Grauman, économiste à la CIBC, on pourrait s’attendre à un ralentissement dans le rythme de pertes d’emplois au cours des prochains mois.
«Le rythme actuel n’est tout simplement pas tenable», affirme Meny Grauman, qui prévoit malgré tout que quelque deux millions d’Américains perdront leur emploi entrainant le niveau de chômage à 10% de la population active.
À la RBC, l'économiste Paul Ferley anticipe un mois d'avril tout aussi redoutable sur le front de l'emploi. Il avertit que cette détérioration de l'emploi pourrait mettre en péril la remontée timide de la consommation au premier trimestre, mais que les dépenses du plan de relance pourraient en tempérer les effets.
C'est aussi cette crainte que traduit l'économiste de la BMO Sal Guateri. "Le taux chômage est toujours un indicateur qui arrive avec un certain retard, mais l'impact de ce chômage accru sur le marché immobilier et sur la qualité du crédit devient inquiétant", dit-il.