Au-delà du concept accrocheur, une ville intelligente, qu'est-ce que c'est ? «Cela tient davantage de la stratégie que de la recette ; il n'y a pas de façon de faire unique pour rendre une ville plus intelligente», souligne la directrice par intérim de l'Institut Technologies de l'information et Sociétés, Sylvie Daniel.
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Dans plusieurs villes, la densité urbaine tend à s'accroître, engendrant une pression sur les ressources disponibles. Les villes intelligentes visent à améliorer la qualité de vie des citoyens et à stimuler l'économie locale, réduire l'empreinte écologique et faciliter la mobilité urbaine.
«Peu de villes ont appliqué toutes les dimensions de la ville intelligente ; elles ont plutôt établi des priorités en fonction de leurs besoins, explique Pierre Fortin, associé aux services-conseils chez Raymond Chabot Grant Thornton. On a remarqué que certaines villes instauraient des mesures associées au concept de ville intelligente sans pour autant accoler cette étiquette à leurs mesures, par exemple le jumelage de deux villes pour favoriser les échanges commerciaux et de savoir.»
Certaines municipalités mettront ainsi l'accent sur les technologies et les infrastructures tandis que d'autres miseront sur le développement durable. À Barcelone, par exemple, les poubelles sont munies de capteurs indiquant leur poids, ce qui permet au service de collecte des ordures d'optimiser le parcours et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
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L'exemple de Québec
La ville de Québec, l'une des premières dans la province à avoir mis en oeuvre des mesures du genre, s'est taillé une place en 2012 dans le palmarès des sept villes les plus intelligentes du monde de l'Intelligent Community Forum, aux côtés d'Austin, au Texas, et d'Oulu, en Finlande. Elle compte parmi les mieux connectées au pays avec plus de 500 bornes d'accès gratuit à Internet. Elle a lancé des campagnes par SMS pour informer ses citoyens des opérations de déneigement à venir ou de situations d'urgence telles des inondations ou des fuites de gaz. Sa carte interactive, qui contient de l'information sur les pistes cyclables, les routes, les installations de loisir et les lieux publics, entre autres, accueille chaque mois près de 50 000 visiteurs.
Québec siège au Réseau intervilles du Québec et échange sur ses initiatives avec les autres membres, dont Longueuil, Laval et Sherbrooke. Le Réseau favorise également une collaboration entre les villes qui profite aux citoyens, certaines se partageant entre autres les frais de services précis, comme l'Internet à haute vitesse ou la gestion de la paie.
Montréal n'est pas en reste avec son nouveau Bureau de la ville intelligente et numérique, qui devrait dévoiler une stratégie pour concerter les actions d'ici la fin de l'année. Et les petites villes ? Elles ont elles aussi tout à gagner à se pencher sur des initiatives liées à la ville intelligente, selon Sylvie Daniel. «Mettre en oeuvre des mesures pour favoriser la rétention de leur population ou encore attirer de nouvelles entreprises dans leur coin sont autant d'enjeux importants pour les régions. Parfois, ce sont tout simplement les budgets qui ne sont pas aussi présents que dans les grands centres urbains», indique-t-elle.
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