Permettre aux employés d'ajuster leur horaire de travail en fonction de leur vie personnelle peut être bénéfique pour une entreprise. C'est du moins la conviction de KPMG, un des plus importants cabinets de services professionnels au pays.
Présentement, 8 % des quelque 430 associés et 5 000 employés de KPMG au Canada bénéficient du programme de retraite progressive, qui permet à un professionnel d'au moins 52 ans de quitter l'entreprise en douceur.
" Par exemple, l'employé passera de cinq jours travaillés par semaine à quatre, puis à trois, et ainsi de suite ", dit Valérie Sylvestre, directrice principale des ressources humaines.
C'est en quelque sorte du " travail à la carte ", comme KPMG nomme son programme qui chapeaute la retraite progressive. " Ce régime, créé il y a 10 ans à la demande du personnel, comporte d'autres volets comme l'horaire à la carte, la semaine de travail comprimée, le télétravail, le travail à temps partiel, le partage d'emploi et la réintégration progressive ", précise Mme Sylvestre.
Pour se prévaloir de ce programme, le bénéficiaire doit en faire la demande à son supérieur. Les besoins de l'individu et du cabinet seront évalués avant d'autoriser ou non la modification de l'horaire.Le salaire sera amputé proportionnellement aux heures qui ne seront pas travaillées. Les semi-retraités peuvent demander une compensation auprès de la Régie des rentes du Québec. " Mais ils doivent faire les démarches pour obtenir ces prestations ", souligne Mme Sylvestre.
Passer le flambeau aux plus jeunes
Ceux qui décident de jumeler retraite et travail sont appelés à faire du mentorat, du coaching, du transfert de dossiers et de relations-clients.
La retraite progressive comporte donc deux avantages tangibles pour KPMG : garder des employés en poste plus longtemps et faciliter le transfert des connaissances.
" Avec le vieillissement de la population qui se dessine, attirer et fidéliser du personnel est crucial, dit Mme Sylvestre. Le transfert des connaissances l'est aussi. "
Chez KPMG, le vieillissement de la force de travail se fait déjà sentir dans les domaines de la fiscalité et des services-conseils, entre autres parce que le cabinet embauche des gens d'expérience.Le service de vérification, qui recrute sur les campus universitaires, est moins touché. " Mais les employés de ce service bénéficient tout de même du régime travail à la carte", puisque de plus en plus de jeunes manifestent le besoin de modeler leur horaire en fonction de leur vie personnelle ", dit Mme Sylvestre.
Une approche qui a du succès
" La relation entre l'employé et l'employeur devrait être un mariage heureux. " Ce slogan, véhiculé un peu partout par KPMG, est presque devenu sa devise officielle. Il signifie qu'un professionnel doit trouver un cabinet qui lui offrira, non seulement des perspectives de carrière intéressantes, mais aussi un environnement de travail lui permettant d'être en harmonie avec lui-même.
KMPG passe de la parole aux actes avec son régime de " travail à la carte ". Cette stratégie semble fonctionner, puisqu'un sondage effectué en mai 2010 auprès des employés a révélé qu'ils étaient très satisfaits des programmes des ressources humaines et que leur sentiment d'appartenance était très fort.
" À Montréal, la satisfaction à l'égard de nos programmes s'est établie à 90 % et plus ", affirme Valérie Sylvestre, directrice principale des ressources humaines.