La question de la relève est au coeur des préoccupations des entreprises, dans le domaine du génie comme ailleurs. À ce chapitre, la firme de génie-conseil Breton, Banville et Associés (BBA) a une longueur d'avance sur ses adversaires. Depuis sa fondation en 1979, la firme ouvre grand sa porte aux jeunes recrues. Si bien qu'aujourd'hui, 56 % de son effectif a moins de 39 ans.
" À l'époque de la création de la firme, le génie-conseil était réservé aux gens d'expérience. Mais les fondateurs avaient le désir d'intégrer les jeunes, une main-d'oeuvre dynamique. C'était une façon de s'assurer d'avoir un bassin dynamique et une relève formée selon les besoins. Notre firme était l'une des seules à recruter des finissants dans les journées carrières, il y a plus de 20 ans ", souligne le président Steeve Fiset.
L'actuel président et chef de la direction de la firme de génie-conseil incarne cette philosophie de gestion. Il avait moins de 35 ans lorsqu'il a été promu à ce poste de direction en 2004, ce qui en faisait le plus jeune président de cette industrie.
" Quand j'ai commencé ma carrière chez BBA, on m'a offert la possibilité de grimper les échelons, ce qui est le cas aussi pour les autres membres de la relève. J'ai pu développer mes compétences sur le plan technique autant que sur celui de la gestion, des relations avec les clients ou du support corporatif ", énumère-t-il.
La firme spécialisée dans les domaines de l'énergie, des mines et de la métallurgie, du pétrole et de la chimie n'a jamais dérogé à ce principe. " Depuis au moins 10 ans, nous allons rencontrer des jeunes des écoles secondaires de notre secteur, qui viennent passer une demi-journée en compagnie d'un jeune ingénieur ", souligne Katherine Ouellet, directrice des ressources humaines.Une stratégie payante à long terme. Il arrive souvent que des diplômés se présentent en entrevue avec une ancienne carte professionnelle en main et racontent qu'ils ont participé à cette rencontre !
Et pas question de placer les recrues derrière leur ordinateur. Rapidement, les nouveaux employés sont plongés dans le bain. " Comme nous sommes une firme de niche, il nous arrive régulièrement de participer à toutes les étapes de développement d'un projet, de la conception à la mise en service des installations, illustre M. Fiset. Les jeunes sont vite amenés à travailler sur le terrain, ce qui est le plus formateur. Sur papier, rien ne casse ! ". Des mesures appréciées des employés, puisque la firme figure, année après année, dans le classement Défi Meilleur Employeur.
Des équipes équilibrées
Pour être efficaces, les jeunes doivent être solidement encadrés. C'est pourquoi le travail s'effectue en équipe multigénérationnelle, soutient le président. " Les jeunes fraîchement formés ont un bagage intéressant, puisqu'ils connaissent bien les nouvelles technologies, alors que les personnes plus expérimentées mettent à profit leurs connaissances plus pratiques du génie. "
Par exemple, plusieurs travailleurs nouvellement diplômés sont passionnés par les technologies vertes. " Ils se sentent très concernés par ces questions et sont prêts à pousser plus loin leurs connaissances dans ce domaine ", indique M. Fiset. Un apport intéressant pour la firme qui travaille, entre autres, sur quelque 400 projets de parcs éoliens chaque année.
Partager les connaissances
BBA attire également son lot de retraités avides de faire profiter de leur expérience les plus jeunes. D'ailleurs, en 2010, 5,4 % des employés avaient 60 ans et plus. Des techniciens et des ingénieurs provenant, notamment, de grandes sociétés d'État. S'ils sont intégrés directement dans les équipes de travail, ils n'agissent pas moins comme experts-conseils auprès des jeunes. " Même s'il est âgé de plus de 80 ans, Louis Banville, fondateur de la firme, y est encore actif pour accueillir les jeunes recrues. Il travaille avec eux trois ou quatre jours par semaine pour leur expliquer comment les choses sont faites, les mettre en contexte, etc. ", souligne M. Fiset.
Plus récemment, la firme est également passée au mode Web 2.0, toujours pour permettre un meilleur partage du savoir. " Notre intranet contient maintenant une banque de documents, une bibliothèque, des forums de discussion, des documents de références, etc. Les employés peuvent y poser des questions et notre personnel d'expérience y répond. " Une façon de garantir plus de fluidité dans le transfert des savoirs entre les 600 employés de la firme de Saint-Hilaire, qui possède aussi des bureaux à Montréal, Vancouver et Labrador City.