Longtemps réservé au secteur manufacturier, le génie industriel investit plusieurs autres sphères d'activités, dont celle de la santé. L'École Polytechnique de Montréal offre ainsi depuis cet automne une maîtrise en génie industriel, option ingénierie des systèmes de santé.
« C'est une expertise qui fait défaut. Les gestionnaires d'établissements de santé en ont cruellement besoin », signale Nathalie de Marcellis-Warin, professeure en génie industriel et responsable du programme.
« L'idée de se servir du génie industriel pour améliorer la gestion en santé est une approche nouvelle au Québec », indique la professeure. Elle suscite beaucoup d'intérêt notamment chez les étudiants en génie biomédical qui souhaitent s'orienter vers la gestion de projets.
Le génie industriel peut notamment aider à mieux gérer les coûts du système de santé, optimiser les flux de matériel et de personnel, mais aussi améliorer l'ergonomie des lieux de travail.
« Le défi consiste à adapter les outils du génie industriel aux réalités du milieu de la santé, où le facteur humain est très important », précise Nathalie de Marcellis-Warin.
Comment appliquer au domaine de la santé les principes du Lean management, qui vise notamment à éliminer les gestes répétitifs ? « Si l'on tient compte du facteur humain, l'approche se modifie, car certains gestes, même redondants, offrent à l'infirmière le temps nécessaire pour sécuriser le patient et répondre à ses craintes », précise la professeure.
Stages renforcés à l'Université Laval
Le génie industriel est également d'actualité à la Faculté des sciences et de génie de l'Université Laval, qui vient de lancer son premier programme dans ce domaine.
« Cette formation n'était pas disponible dans la région de l'Est du Québec », explique Denis Bussière, directeur exécutif de la Faculté des sciences et de génie. Selon lui, la création du programme évitera aux étudiants de Québec de devoir déménager à Montréal pour étudier le génie industriel.
De plus, la Faculté se lance dans une importante refonte de tous ses programmes de formation en génie, qui devrait s'appliquer dès l'an prochain. « Nous avons décidé de renforcer nos stages en milieu de travail. Présentement, nos étudiants en génie ne font qu'un stage, à la fin du baccalauréat. Avec la refonte, ils pourront faire trois stages, un à chaque été, pendant leur formation. »
Les étudiants auront ainsi l'occasion d'acquérir davantage d'expérience. Et les employeurs, qui se servent souvent des stages pour repérer et recruter leurs futurs employés, y trouveront leur compte.
Halte à la fraude informatique !
La fraude sur Internet ne cesse de prendre de l'ampleur. Les pertes attribuées au vol de données au cours des 10 dernières années sont évaluées à 1000 milliards de dollars aux États-Unis. Pour former des spécialistes de la sécurité en ligne, Polytechnique Montréal lance cet automne un certificat en cybersécurité des réseaux informatiques. Ce certificat vient s'ajouter aux deux autres certificats en cyberfraude et cyberenquête.
Le programme a été mis en place par Gervais Ouellet, ancien enquêteur à la Sûreté du Québec, instigateur de la première équipe de cyberenquête au Québec.
« Tous les formateurs sont des professionnels en exercice. Cela permet de travailler sur des cas réels. De plus, comme ils sont dans l'action, ils sont en mesure de s'adapter aux nouvelles réalités dès qu'elles apparaissent », déclare M. Ouellet.
Les étudiants sont en très grande majorité des professionnels en exercice, administrateurs, gestionnaires ou autres responsables de parcs informatiques. Ils proviennent pour la plupart de ministères et agences gouvernementales et de la grande entreprise.