La simulation est un exercice bien connu dans l'aviation. En fait, les heures passées sur un simulateur sont non seulement recommandées, mais obligatoires pour que les pilotes obtiennent leur licence. Ils doivent même le faire à plusieurs reprises durant leur carrière au moyen de simulateurs sophistiqués pour avoir la permission de naviguer sur certains appareils. Dans l'univers automobile, si ce n'est pour aider à l'entraînement des pilotes de course, la simulation n'est pas au menu des formations offertes.
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Une situation que Guy Lussier, de Simleader, une entreprise québécoise spécialisée dans la conception de simulateurs de conduite, voudrait bien contribuer à changer. «Un simulateur, c'est le meilleur moyen d'apprendre à négocier en accéléré des situations qu'il faudrait des mois, voire des années, à affronter si on circulait sur la route. Mais au Québec, on refuse d'en reconnaître les bienfaits dans l'obtention d'un permis de conduire», explique-t-il.
Simleader est pourtant familier avec le domaine. La petite PME d'une quinzaine d'employés, installée depuis trois ans à Saint- Hyacinthe, a conçu des simulateurs sur mesure pour plusieurs institutions gouvernementales d'ici et de l'étranger. Elle a par exemple mis au point des simulateurs avec reconstitution en trois dimensions de villes dans plusieurs pays du Moyen-Orient, mais une entente de confidentialité lui interdit de révéler leur nom.
Simleader a aussi créé des simulateurs pour le programme de techniques policières du Collège Ahuntsic. Elle est en pourparlers avec le FBI et d'autres agences de sécurité des États-Unis afin de recréer certaines villes de façon détaillée. «Un jour, je suis allé me promener à Ottawa, et je me suis orienté sans jamais y avoir mis les pieds tant notre plan était précis», explique Robert-François Demers, porte-parole de l'entreprise.
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Très près de la réalité
Les concepteurs ont créé des scénarios pour les policiers, les chauffeurs de poids lourds et même les opérateurs de machinerie dans les aéroports. Tout cela en offrant aussi une installation proche de la réalité. Pour les autos de patrouille, par exemple, les spécialistes de Simleader ont adapté un véritable tableau de bord de Chevrolet Impala et y ont greffé tous les instruments de communication policière.
Mieux encore, les sièges, aussi tirés d'une véritable voiture, sont montés sur des activateurs électroniques qui simulent tous les mouvements. Devant l'élève, trois écrans affichent le décor. Derrière, trois autres écrans détaillent les angles morts. Un rétroviseur est même logé au centre du simulateur, comme dans une voiture.
«Nous créons des scénarios sur mesure, et nous pouvons simuler au besoin des conditions hivernales ou une pluie diluvienne, précise Guy Lussier. On peut aussi connecter jusqu'à 15 simulateurs ensemble, et le moniteur peut se greffer à l'ensemble pour créer l'illusion de la circulation urbaine.»
«Nous savons que les simulateurs ne remplacent pas totalement la conduite sur route. Mais nous sommes convaincus qu'ils ajoutent une expérience indispensable. Dommage que les cours de conduite québécois ne les reconnaissent pas», conclut Guy Lussier.
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