Les dirigeants ont une grande influence sur la capacité de l’entreprise à créer de la valeur. À quoi doivent-ils ressembler? Comment doivent-ils se comporter?
Comme les dirigeants d’entreprise cotée doivent développer une stratégie convaincante de création de valeur, en identifiant les moteurs de performance de l’entreprise, ces derniers doivent avoir une foule de qualités.
Mais la plus importante de toutes est l’optimisme. Car seule une attitude positive peut les pousser à aller de l’avant et à bousculer les obstacles.
La prudence
En revanche, les PDG ne doivent pas porter de lunettes roses. « Ils doivent être prudents afin de prendre des décisions éclairées et gérer de façon diligente les ressources financières de l’entreprise », dit Claude Dalphond, administrateurs de sociétés.
La haute direction doit donc analyser le pour et le contre de ses stratégies au préalable. Le fait de battre en retraite au besoin mettra-t-il la société en péril? Pour aller de l’avant, la réponse doit être « non ».
« Une erreur que font certains dirigeants, qui n’ont jamais subi de revers, est d’imaginer que rien de néfaste ne peut leur arriver, dit M. Dalphond. D’autres se laissent carrément emporter par leur ego. »
Le courage
Une autre qualité indispensable est le courage. Comme le travail des PDG consiste à préserver la capacité de leur entreprise à créer de la valeur, ils doivent envisager toutes les façons d’arriver à leurs fins. Laurent Beaudoin, président du conseil d’administration de Bombardier, en est un bon exemple. Ce dernier a carrément bluffé en 1974 pour décrocher un contrat de fourniture de voitures du métro de Montréal. Ce contrat lui a permis de faire son entrée dans le secteur ferroviaire. Aujourd’hui, l’entreprise québécoise est numéro un mondial dans ce domaine.
Le leadership
Les PDG doivent également être de bons motivateurs, surtout lorsque l’avenir se fait incertain et que les collaborateurs deviennent nerveux. Les dirigeants doivent éviter que les rumeurs, ébruitées à voix basse autour de la machine à café, n’enflamment l’imagination des employés. Comme ne rien dire revient à laisser le champ libre aux spéculations, la communication est essentielle.
« Les dirigeants ne doivent pas laisser les employés dans l’incertitude, dit Claude Dalphond. Ils doivent communiquer avec eux et se montrer très transparents, de sorte que ces derniers ne broient pas du noir. »
« Par contre, continue-t-il, rassurer ne veut pas dire compter des histoires. La direction doit seulement montrer qu’il y a une main solide sur le gouvernail. » Elle doit donc s’en tenir aux faits, parler des atouts de l’entreprise, des choses qui vont bien, voire même partager avec ses troupes son analyse de la situation.
Le contrôle
Dernier élément, comme tout se bouscule de nos jours (ex. : capital humain, prix des intrants, innovations), la haute direction doit s’assurer d’être bien informée. Mais elle doit non seulement détenir l’information, elle doit aussi avoir la capacité de la transformer en intelligence économique, qu’elle utilisera dans son analyse et ses décisions stratégiques.
Dans cette tâche, les PDG ne doivent pas avoir peur de faire appel à des experts externes. Ils doivent aussi se faire épauler par le conseil d’administration, qu’ils doivent sensibiliser au fonctionnement de l’entreprise et à ses vulnérabilités. Car plus la compréhension des administrateurs sera grande, plus ils pourront donner de bons conseils.