Kazimir Olechnowicz, président de Cima+, a indiqué à la Commission Charbonneau, vendredi, que l'homme d'affaires Marc Bibeau avait carrément donné un objectif à sa firme de génie pour financer le Parti libéral du Québec, soit 100 000 $.
"Ce qu'il m'avait dit, c'est que comme objectif _ c'était sa suggestion pour des grandes firmes; je crois que ce n'était pas seulement Cima+ _il m'avait donné un objectif de 100 000$", a admis le président de la grande firme de génie-conseil.
M. Olechnowicz a admis que même si M. Bibeau lui rappelait que pour respecter la loi, ces chèques devaient être des chèques personnels, non des chèques de compagnies, il savait pertinemment que c'est Cima+ qu'il sollicitait. M. Bibeau venait d'ailleurs le voir au siège social de l'entreprise. "Il s'adresse à moi en tant que président de Cima+. Sans doute que si je n'étais pas président de Cima+, il ne serait pas venu me voir."
Le président de Cima + a admis qu'il n'était pas contraint de donner. Mais il n'a pas osé s'abstenir de verser de l'argent au PLQ, craignant les répercussions pour sa firme qui voulait obtenir des contrats. À ses yeux, cela constituait "une police d'assurance" qu'il se donnait.
Il a également fait un parallèle avec les dons que Cima + faisait à Centraide.
Le tableau déposé devant la commission fait état de dons totalisant 2 158 659 $ pour l'ensemble des employés et associés de Cima+ de 1996 à 2011 pour les trois principaux partis politiques, à savoir le PLQ, le Parti québécois et l'Action démocratique. Le PLQ à lui seul a touché 1 132 304 $ de cette somme.
Il a soutenu que peu de ces dons étaient remboursés par Cima +. Après un interrogatoire serré du procureur de la commission, Me Paul Crépeau, il a fini par admettre qu'il y avait peut-être "1 ou 2 pour cent" de prête-noms ou que des employés ont pu se faire rembourser à même leur notes de frais.