Le resserrement hypothécaire mis en place par le gouvernement fédéral commence à avoir un effet marqué sur le marché de la revente dans la région de Montréal.
La Chambre immobilière du Grand Montréal (CIGM) a constaté en août une première baisse des ventes en quinze mois. Elle a enregistré au cours de ce mois 2 323 transactions dans la région métropolitaine de Montréal, soit une baisse de 7 % par rapport au mois d’août 2011.
Toutes les catégories de propriété ont connu une baisse du nombre de transactions par rapport à août 2011. Les maisons unifamiliales ont cependant affiché la baisse la moins prononcée, avec une diminution de 5 %, tandis que la copropriété et le plex ont subi tous deux un recul de 8 %.
Avec des reculs respectifs de 20% et 21%, c’est Laval et Vaudreuil-Soulanges qui ont subi les replis les plus importants. La Rive-Sud a enregistré la plus faible baisse des ventes, soit 4%.
Les prix ont toutefois poursuivi leur hausse dans la région métropolitaine. Ils ont augmenté de 4% en août 2012, pour s’établir à 280 000$. C’est sur l’île que les prix des propriétés ont le plus le plus augmenté (6%).
Pour Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint pour la Banque Laurentienne, le tournant tant attendu sur le marché de l’habitation canadien s’est matérialisé au troisième trimestre.
«La plupart des chambres immobilières du pays ont noté une chute du nombre de transactions sur le marché de la revente. Ce ralentissement n’est pas étranger à la dernière vague de resserrement des règles hypothécaires en vigueur depuis le 9 juillet dernier», écrit-il dans une note publiée mardi.
Le neuf subira le même sort
Le neuf subira le même sort
Une autre donnée publiée mardi matin montre que le marché de la construction neuve demeure vigoureux dans la région métropolitaine. Le nombre annualisé de mises en chantier est passé de 21 800 en août, à 23 690 en septembre, selon les données publiées par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
M. Lavaoie estime que bien que le ralentissement dans le marché du neuf a débuté à pas de tortue au Canada et au Québec, «ce n’est qu’une question de temps (quelques mois) avant que le rythme de construction ne s’affaisse plus rapidement, comme c’est présentement le cas avec le nombre de reventes».
Ainsi, il prévoit que le nombre de mises en chantier à l’échelle nationale ralentira à son plus faible niveau depuis 2001 l’an prochain (182 500 unités), et ce, même si le chômage demeure intact et que les taux d’intérêt demeurent extrêmement bas.
Selon M. Lavoie, le Québec connaîtra un sort similaire, où il anticipe 40 000 mises en chantier en 2013.
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