Les marchés boursiers vont éventuellement remonter. Mais réussiront-ils à regagner l’ensemble de leurs pertes des derniers jours?
Peut-être, mais certainement pas de sitôt, si l’on en croit Carlos Leitao, Stratège et économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
En entrevue avec LesAffaires.com, ce dernier a rappelé qu’au-delà de la catastrophe du Japon, les marchés boursiers cherchaient depuis un bon moment déjà l’occasion d’une correction. Le tremblement de terre de vendredi dernier au Japon leur a donné cette occasion.
Mais advenant que les craintes concernant les risques d’une crise nucléaire au Japon se dissipent, Carlos Leitao précise que bien d’autres facteurs de risque laissent penser que les marchés pourraient prendre plus de temps qu’espéré avant de récupérer l’ensemble des pertes encourues depuis quelques jours.
Trois grandes incertitudes
Pami ces facteurs de risque, la situation au Libye, au Bahrein et au Moyen Orient en général n’inspire rien de bon, à son avis. Tant que la situation demeurera aussi explosive, dit-il, les investisseurs demeureront sur leur garde, dit-il.
Ensuite, les prix élevés de l’énergie continuent de poser un problème important. La flambée du cours du baril de pétrole a ralenti depuis peu. Mais le prix du baril de pétrole est demeuré à un niveau élevé.
Advenant que la situation en Libye explose de plus belle, dit-il, il est prévisible que les prix de l’énergie se remettent à grimper à des niveaux record, ce qui serait nécessairement mal accueillit par les marchés boursiers.
Enfin, l’économiste Carlos Leitao, cite un troisième facteur de risque ; celui que les pressions de la droite aux Etats-Unis pousse le gouvernement Obama à présenter une politique fiscale plus restrictive qui entraînerait une diminution des dépenses publiques. Le moment, estime-t-il, serait fort mal choisi.
Attachez vos tuques
«Il y a beaucoup d’éléments à considérer avant de prétendre à un rattrapage complet, dit-il. Mais une chose est certain, , crise au Japon ou non, vaut mieux attacher vos tuques parce que ça risque d’être volatil pendant encore un certain temps».
En janvier 1995, lors du tremblement de terre de Kobbe, le Nikkei 225, l’indice phare de la Bourse de Tokyo, avait pris une année complète avant de regagner son niveau d’avant le tremblement de terre.
Selon Bespoke Investment, dans la semaine suivant le désastre, le Nikkei avait fondu de 6,6%.
L’indice a continué de baisser pendant des semaines. Après trois mois, il avait chuté de 15%. Et après six mois, il avait chuté de 25%.
De là, l’indice s’est remis à monter progressivement jusqu’à récupérer l’ensemble de ses pertes des six premiers mois, tout juste avant la fin de l’année 1995.